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Libre arbitre

Jeu de dé ou libre arbitre

Libre choix (Aristote, 384-322 av. J.-C.)

Aristote estimait que le libre choix de l'individu rendait impossible une analyse absolument exacte des faits sociaux humains. En conséquence, les "sciences pratiques", comme la politique et l'éthique, ne recevaient le titre de sciences que par analogie. Les limitations inhérentes (attachées, liées) à la science pratique sont clairement illustrées par les conceptions aristotéliciennes de la nature humaine et de son accomplissement. Chez chaque individu, la nature humaine embrasse la capacité à prendre des habitudes; mais les habitudes que prend un individu particulier dépendent de sa culture et de ses choix personnels répétés. Tous les êtres humains recherchent le "bonheur" en tant que réalisation active et engagée de leurs capacités innées, mais ce but peut être atteint de multiples façons.

Concept d'intentionnalité (Thomas d'Aquin, 1272)

Ce terme employé par Thomas d'Aquin dès 1272, est très à la mode aujourd'hui. Il décrit l'engagement total d'un acteur, corps et cerveau, vers une action correspondant à un but choisi par cet acteur. Il se distingue du motif et du désir qui sont des sous-produits de cette intention ou intentionnalité.

Dans la mesure où le cerveau s'implique dans le processus d'intentionnalité, des significations se créent, exprimées sous forme de symboles, gestes et mots. Elles résultent du fait que le cerveau crée des comportements intentionnels, puis se modifie en fonction des conséquences sur le monde, perçues par les sens, de ces comportements (processus appelé "assimilation" par d'Aquin et Piaget): le soi arrive à comprendre le monde en s'adaptant à lui. Pour l'homme, animal social et verbalisé, c'est plus particulièrement l'impact de l'action de l'individu sur les autres, qui crée le soi, en lui bâtissant progressivement une expérience et une histoire. Le contenu des significations est très largement social (résultant du contact avec la culture), mais les mécanismes doivent en être étudiés en terme de dynamique cérébrale.

Distinguer l'objet du sujet (Max Planck, février 1989)

La conviction qu'un ensemble de lois rigoureuses régit tout le fonctionnement du monde intérieur comme du monde extérieur d'une part, et la certitude enracinée en nous par notre propre conscience que nous sommes maîtres de nos pensées et libre de nos propres décisions d'autre part, oppose la causalité stricte au libre arbitre.

Toute connaissance véritablement complète suppose, que l'objet à connaître ne sera pas modifié par des phénomènes intervenant dans le sujet connaissant. En effet, si l'objet et le sujet sont identiques, des phénomènes qui influenceraient le sujet, pourraient engendrer des perturbations irrémédiables sur l'objet.

Des automatismes (Joé Dispenza, mars 2020)

Une habitude est un ensemble de pensées, comportements & émotions automatiques, inconscients que l'on acquiert en les répétant fréquemment. Elle se met en place lorsque vous avez fait quelque chose tellement de fois que votre corps a été programmé à devenir le mental.

Au fil du temps, votre corps vous entraîne vers un avenir prévisible, qui est le calque de vos habitudes passées. Par conséquent, si vous n'êtes pas dans le moment présent, vous êtes probablement sous l'influence d'un programme. Vivre sous l'influence d'un programme: Chronologie prévisible de votre réalité connue

Chacune des lignes verticales représente la même pensée qui conduit au même choix, ce qui met en place un comportement automatique qui crée une expérience connue produisant un sentiment connu ou une émotion familière.

Si vous continuez de reproduire la même séquence, avec le temps, les différentes étapes individuelles fusionneront et formeront un programme automatique. C'est ainsi que vous perdez votre libre arbitre au profit d'un programme.

Pilotage automatique (Joé Dispenza, mars 2020)

Si un événement inconnu devait se passer dans votre vie (la flèche verticale représente une expérience inconnue), et modifier le même emploi du temps prévisible, vous seriez probablement perturbé(e). Vous considéreriez probablement qu'il s'agit d'un événement gênant, problématique et franchement inopportun.

Si vous êtes en pilote automatique et que vous ne pouvez prédire le sentiment que produira une expérience inconnue, vous hésiterez certainement à entrer en territoire inconnu.

Être libre comme l'air ou avoir l'air libre ? (Malo Aguettant, août 2022)

Ce n'est pas nous qui animons notre vie, c'est la vie qui nous anime.

Laissons la vie vivre sa vie.
Il ne s'agit pas de résignation mais au contraire d'implication totale.

Il s'agit d'arriver avec ce qui arrive.
Cela pose la question de la liberté.

Cessez de vous préserver.
Vous ne pouvez rien contre ce que vous imaginez être les menaces du monde. Le monde est déjà à l'intérieur de vous. Vous êtes le monde.

A partir du moment où vous ne vous considérez plus comme l'auteur tout-puissant de votre existence, vous vous mettez au service de la situation en respectant la place & le rôle de chacun.