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Danuvius guggenmosi (Bavière, Allemagne)

Danuvius guggenmosi, morphologie du bonobo, par Velizar Simeonovski.

Bipédie initiale

Les fouilles effectuées entre 2015 & 2018 et ayant permis la découverte des restes fossilisés d'un singe nommé Danuvius guggenmosi (large thorax, longue colonne vertébrale, hanches et genoux allongés), dans la mine d'argile de Hammerschmiede en Bavière sur le territoire actuel de l'Allemagne Allemagne, suggèrent qu'il y a 11,6 millions d'années, cet hominidé marchait sur ses deux jambes.

Selon le Canadien David R. Begun, de l'université de Toronto Canada, Danuvius guggenmosi vivait dans les arbres mais se tenait aussi sur ses pattes (ou jambes) arrières, bien avant l'estimation supposée de 4,4 millions d'années.

Ossements appartenant à Danuvius guggenmosi, par Christoph Jäckle.

Bonobo des temps modernes

La professeure Madelaine Böhme (Senckenberg Centre for Human Evolution and Palaeoenvironment, université de Tübingen, Allemagne Allemagne, remarque que les fossiles des restes d'au moins quatre individus (un mâle, deux femelles & un juvénile), avec un squelette partiel suffisamment complet (21 os appartenant à un mâle de 1m de haut, et pesant une trentaine de kilogrammes) démontrent que la morphologie des membres et de la colonne vertébrale, ainsi que les proportions du corps vont dans ce sens.

La paléoanthropologue Tracy Kivell pense que cette espèce pourrait bien représenter le modèle de locomotion des derniers ancêtres communs des grands singes et des humains. Danuvius guggenmosi combinait les adaptations des bipèdes et des grands singes arboricoles, et pouvait se déplacer sur ses pattes postérieures.

Locomotion hybride

Ce singe possédait également un gros orteil qui lui permettait de marcher sur la plante des pieds. Cette caractéristique laisse à penser que Danuvius guggenmosi pouvait marcher en posant le pied à plat sur les branches.

En 2013, les origines de la bipédie humaine avaient été remises en question par des anthropologues britanniques. La Dre Isabelle Winder et ses collègues de l'université de York affirmaient que "la capacité à se déplacer sur deux pieds serait apparue en raison des terrains escarpés" où évoluaient les ancêtres de l'humain moderne en Afrique. Selon eux, il aurait été bien plus facile de se déplacer dans cet environnement debout sur deux jambes.

"Il n'y a aucune raison de penser qu'il n'aurait pas utilisé les quatre membres lorsque cela aurait eu du sens, par exemple dans les petites branches où l'équilibre était précaire", déclare David R. Begun. "Mais il était également capable à la fois de suspension comme le chimpanzé et de bipédie sans assistance."