Cannabis (ou marijuana)
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Trois minutes pour comprendre / Three minutes of learning
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Addiction, dépression, suicide
Cannabis ou marijuana sur le drapeau du Canada Cas des adolescents, futurs parents
Une équipe de scientifiques de l'Institut de Recherche du Centre Universitaire de Santé McGill (IR-CUSM) et de l'Unversité McGill ont procédé à une méta-analyse, consistant à examiner 250 études internationales consacrées à la consommation de cannabis auprès de 23 317 individus.

Ils ont conclu que la consommation de cannabis à l'adolescence pourrait être dommageable pour la santé mentale, même chez les jeunes qui ne présentaient pas de symptômes dépressifs avant de commencer la consommation de cannabis.

Les Canadiens qui ont entre 15 et 25 ans représentent la majorité des consommateurs de cannabis de tous les groupes d'âge, soit entre 20% et 33%. A titre comparatif, plus de 20% des adolescents des Etats-Unis reconnaissent consommer du cannabis mensuellement.

Cannabis ou marijuana sur le drapeau des Etats-Unis "L'étude suggère que le diagnostic de dépression chez environ 7% des Canadiens et des Américains âgés de 18 à 30 ans est imputable au cannabis, ce qui signifie que 25 000 jeunes Canadiens et 400 000 Américains souffrent de dépression en raison d'une consommation de cannabis à un plus jeune âge", déclare Nancy Mayo, professeure d'épidémiologie clinique à l'Université McGill.

"Concernant le suicide, ce qui nous a surpris énormément en faisant l'étude est que les risques liés à la conduite suicidaire étaient assez élevés, ce qui veut dire qu'un grand pourcentage des tentatives de suicide chez les jeunes dans la vingtaine est lié à la consommation de cannabis", affirme la Dre Gabriella Gobbi, professeure de psychiatrie à la Faculté de médecine de l'Université McGill.

L'analyse a porté sur une période de trente ans (1980-2010), et les experts sont formels: la concentration de tétrahydrocannabinol (THC) présente dans le cannabis s'est accrue (allant jusqu'à 30% de THC), ce qui impacte fortement sur la dépendance au cannabis ainsi que sur l'état dépressif de l'adolescent.

Adolescence et dépression "Il est évident que beaucoup de jeunes gens qui consomment du cannabis courent le risque de développer une dépression et un comportement suicidaire; il est très important pour les autorités d'être plus proactives en matière de campagnes de prévention", poursuit la Dre Gabriella Gobbi.

Intervenant à la Maison le Portage, un centre de réadaptation en toxicomanie, Sébastien Gagné abonde (approuve, donne raison) dans le même sens: "C'est vraiment d'aller dans l'enseignement je dirais, dans la prévention, et d'afficher cela un peu partout sur Facebook, Snapchat, Instagram, les jeunes sont là-dessus constamment. Je pense que si on prend les réseaux sociaux, je pense que cela pourrait atteindre beaucoup de gens", opine-t-il (acquiesce-t-il, confirme-t-il).

Cas des enfants, progénitures de ses fameux parents
En janvier 2018, la Société canadienne de pédiatrie s'est penchée sur l'expérience du Colorado, où le cannabis est légal depuis 2014 (âge minimal de 21 ans aux Etats-Unis, contre 18 ans au Canada). On y apprend qu'en 2014, les cas d'ingestion involontaire de cannabis par des enfants de moins de neuf ans ont augmenté de 34% dans l'Etat américain du Colorado. Dans certains cas, ces intoxications ont entraîné des symptômes de surdose et des enfants sont tombés dans le coma.

A l'origine de ces intoxications: les bonbons, biscuits et boissons contenant du cannabis. Le 1er octobre 2017, le Colorado a donc banni les produits contenants du cannabis qui ont la forme de fruits, d'animaux ou de personnages, et qui peuvent attirer les enfants.

"Hormis ceux qui en font un usage médical, personne ne devrait consommer du cannabis", s'exclame Dr Richard Bélanger, de la Société canadienne de pédiatrie.

Suicide Didier Jutras-Aswad, psychiatre à l'Université de Montréal, a revu en novembre 2014, 120 études scientifiques sur le cannabis et ses effets sur le cerveau des adolescents. Premier constat: fumer avant l'âge de 15 ans pose de plus grands risques. Deuxième constat: il y a cinq fois plus de risque d'avoir une maladie mentale (psychose, néphrose, schizophrénie) chez les adolescents consommateurs de cannabis, que sur l'ensemble de la population. Troisième constat: baisse des performances sexuelles et de la libido chez les deux sexes.

Depuis la légalisation du cannabis à l'automne 2018, l'Hôpital de Montréal pour enfants a observé une hausse significative de cas d'intoxication au cannabis chez les très jeunes enfants.

"Lorsque les parents voient leur enfant pris de convulsion, il n'y a pas une minute à perdre. Si l'enfant convulse une longue durée de temps, et qu'on n'est pas capables d'arrêter la convulsion, il peut y avoir des conséquences neurologiques. Les parents qui pensent que leur enfant a consommé accidentellement du cannabis devraient se rendre sans plus attendre aux urgences. Les conséquences peuvent être irréversibles: état d'hypersomnolence, voire incapacité à réagir à son environnement ...", Dominic Chaput, urgentologue et toxicologue à l'Hôpital de Montréal.

Cinq jours après sa légalisation, plusieurs clients faisaient toujours la file devant plusieurs succursales de la Société québécoise du cannabis (SQDC). La SQDC affirme avoir cumulé des ventes moyennes de 13 000 $ par jour depuis le jour de légalisation.

"Remplacer une substance illégale par un produit légal dont la qualité serait contrôlée pourrait donc avoir un impact positif sur ces jeunes", suggère le Dr Bélanger, de la Société canadienne de pédiatrie.

Les méfaits des cannabinoïdes médicaux
Cannabis ou skunk Cette famille de médicaments comprend le cannabis thérapeutique, les cannabinoïdes pharmaceutiques, ainsi que leurs dérivés synthétiques, tels que le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). Les preuves scientifiques abondent et corroborent le fait que le recours aux cannabinoïdes médicaux pour traiter six troubles de santé mentale n'est pas justifié.

Cette méta-analyse (83 études comprenant 3 000 sujets) réalisée par des chercheurs australiens Australie, autour de la professeure Louisa Degenhardt de l'université de la Nouvelle-Galles-du-Sud à Sydney démontre que les cannabinoïdes ne sont pas en mesure de soulager la dépression, les troubles anxieux, le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, le syndrome de la Tourette, le trouble de stress post-traumatique et la psychose. Plusieurs études montrent que le cannabis non thérapeutique peut augmenter l'incidence de dépression, d'anxiété et de symptômes psychotiques.

Effet à long terme du cannabis
Cannabis ou marijuana, fumeur de joint Le Dr Dumais (Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel) et ses collègues (Université de Montréal, Canada, Canada) ont fusionné les résultats de dix méta-analyses représentant plus de 43 000 participants, ce qui donne à leurs conclusions un poids considérable.

Leurs travaux ont révélé que l'intoxication au cannabis pourrait interférer avec la prise de décision, la suppression des réponses inappropriées, l'apprentissage par la lecture et l'écoute, la capacité à se souvenir de ce qu'on lit ou entend, et le temps nécessaire pour accomplir une tâche mentale.

La consommation de cannabis pourrait donc, par exemple, nuire à la réussite scolaire, à la performance au travail et à la conduite automobile des usagers.

Le Dr Dumais précise que le jeune étudiant qui en a consommé le matin, va avoir beaucoup de problème au niveau cognitif au cours de la journée. Bien après la consommation de cannabis, c'est-à-dire quelques heures voire même quelques jours plus tard, l'individu aura des difficultés au niveau de l'apprentissage, de la mémorisation et de la concentration.

Chez les consommateurs réguliers & les gros consommateurs, la consommation du cannabis est perçue comme un médicament, capable de soulager la douleur & l'anxiété. Le plus souvent, ils ont conscience des effets positifs, mais minimisent les effets indésirables.

Ils ont bien conscience d'un "léger problème" de concentration, mais ils mettent cela sur la compte de la fatigue ... Certains d'entre eux seront capables d'admettre que lorsqu'ils consomment plus, il y a plus de problèmes ...
REFERENCES
Gurumed 20 novembre 2021
Radio-Canada 07 novembre 2014
Radio-Canada 02 janvier 2018
Radio-Canada 22 octobre 2018
Radio-Canada 13 février 2019
Radio-Canada 19 juin 2019
Radio-Canada 31 octobre 2019
Radio-Canada 21 janvier 2022

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