Les outils chez les animaux
Rusé comme un corbeau
Outils pour manger
Les gorilles
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Mais encore …
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Le corbeau Betty

La petite histoire Up Page
Rusé comme un corbeau
Betty, une femelle corbeau de Nouvelle-Calédonie vivant en captivité a montré une habileté étonnante. Cet oiseau a utilisé un fil de fer dans le but de se saisir d'aliments situés au fond d'un tube. Comme il ne parvenait pas à attraper la nourriture avec son seul bec, l'animal s'est emparé d'un fil de fer et l'a tordu pour en faire un crochet. Alex Kacelnik, du département de Zoologie d'Oxford, en Grande-Bretagne, qui a assisté à la scène, la rapporte dans la revue Science du 9 août 2002.

A l'état sauvage, les corbeaux Corvus moneduloides savent se confectionner des outils dont ils se servent pour attraper leurs proies.
Les chercheurs vont tenter d'en apprendre davantage sur les mécanismes cognitifs qui correspondent à l'habileté du corbeau néo-calédonien. Ils croient que les corbeaux peuvent rivaliser avec les singes dans leurs aptitudes à l'utilisation des outils.

Des biologistes de l'université d'Oxford ont équipé dx-huit corbeaux de Nouvelle-Calédonie (Corvus moneduloides), d'une minuscule caméra de 14 grammes (en rouge) fixée sous leur queue. Objectif: filmer le comportement alimentaire de ces oiseaux en milieu naturel. Les images obtenues dans le champ de la caméra (en bleu) confirment les observations faites depuis plusieurs années en laboratoire: les corbeaux calédoniens fabriquent avec des bouts de bois des outils leur servant à attraper des larves d'insectes. Mais la vidéo a permis d'en savoir plus. Ainsi, les corbeaux filmés passent beaucoup de temps à sonder le sol avecdes brindilles pour débusquer leurs proies. Par ailleurs, ils transportent certains outils là où les herbes servant à les fabriquer sont abondantes.

Comprendre simplement Up Page
Outils pour manger
Les pinsons des Galapagos emploient des brindilles ou des épines de cactus pour explorer les orifices des arbres susceptibles d'accueillir des larves d'insectes. L'écureuil, lui, projette de petits objets en direction de ses prédateurs afin de les faire fuir.

Si les chimpanzés du Liberia utilisent des percuteurs de pierre pour venir à bout des coques de noix, leurs congénères de Côtes-d'Ivoire utilisent, eux, des percuteurs en bois. Là où certaines groupes se régalent de fourmis, d'autres, voisins, préfèreront les termites…


Une fois brisée contre la pierre, la loutre de mer pourra déguster le coquillage. Dans la main du chimpanzé, la baguette se fait canne à pêche des termites. Armé d'une pierre, le vautour percnoptère parvient à briser un œuf d'autruche.

Domaines de présence Up Page
Les gorilles
Pour la première fois, des anthropologues de l'institut Max Planck de Leipzig (Allemagne) ont contemplé des gorilles sauvages manipulant des outils. L'un d'eux a ainsi été surpris en train de sonder avec une branche la profondeur d'une mare, qu'il a ensuite traversée, appuyé sur sa "canne".
Les anthropologues supposent que c'est une mauvaise expérience avec des eaux profondes qui a stimulé l'inventivité du gorille.


Leah, une femelle gorille
Filmée dans le parc national de Nouabalé-Ndoki, en République du Congo, Leah, une femelle gorille, traverse une mare en s'aidant d'un bâton pour sonder la profondeur de l'eau. Une réponse individuelle à une situation imprévue.



Une équipe germano-congolaise, à l'affût près d'un marais dans une zone forestière au nord de la République du Congo, a observé, à deux reprises, des femelles adultes utilisant des objets pour résoudre un problème. La première a ramassé une branche dénudée; elle s'en est servie comme d'une canne pour équilibrer sa posture bipède, et surtout comme d'une sonde pour évaluer la profondeur de l'eau alors qu'elle traversait une mare. La seconde a arraché un petit tronc d'un buisson mort et l'a posé à terre, comme une sorte de pont, afin que le sol boueux d'un fondière puisse supporter son poids.
Elisabetta Visalberghi, de l'Institut des sciences et technologies de la cognition de Rome, le confirme: "D'une certaine manière c'est un soulagement pour les primatologues de savoir que des gorilles sauvages utilisent des outils. Cette espèce en utilise une grande variété en captivité et l'absence d'observation in situ n'avait pas de sens."



Le fait que les gorilles recourent à des outils en captivité et si peu à l'état sauvage plaide pour une origine non génétique de ce comportement. La chercheuse italienne en est persuadée: "C'est un comportement acquis, et c'est ce qui le rend très intéressant. Au sein d'une même espèce, certains groupes ou individus utilisent des outils et développent des comportements innovants, alors que d'autres non."



L'observation congolaise est d'autant plus intéressante que les outils n'ont pas servi à extraire de la nourriture, comme c'est souvent le cas. "Les gorilles ont répondu à un besoin particulier par une innovation. C'est ce qui fait la spécificité de l'utilisation des outils par les primates, hommes y compris: il ne s'agit pas de comportement stéréotypés mais des réponses individuelles à une situation donnée. Ils peuvent inventer des solutions appropriées à une multitude de problèmes différents" s'émerveille Elisabetta Visalberghi.

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Outils pour tuer
Des chimpanzés fabriquant des lances et des objets capables de tuer de petits mammifères ont été observés dans la savane de l'ouest africain. Cette découverte faite par Jill Pruetz anthropologiste à l'Université de l'état d'Iowa constitue une grande première.

Depuis plusieurs décennies, les scientifiques avaient reporté l'utilisation d'ustensiles simples pour extraire la nourriture mais jamais pour tuer un animal. Dans un article à paraître dans le journal Current Biology de 2007, Pruetz reporte 22 cas de chimpanzés fabriquant des armes pour chasser des petits animaux dans des cavités d'arbres creux. Pour leurs observations, Pruetz et son équipe ont passé 4 années à habituer les chimpanzés de leur présence sur plus de 63 kilomètres carrés, au niveau du site d'étude Fongoli au Sénégal. Cet habitat est caractérisé par une savane clairsemée d'arbres, soit un environnement comparable à celui dans lequel nos ancêtres ont évolué et élaboré leur technique de chasse.

Ce travail financé par la National Geographic Society et l'université de l'état d'Iowa a consisté en de nombreuses heures de présence avec les singes avant de rendre leur présence bénigne aux yeux des singes. Cette nouvelle méthode d'acclimatation est beaucoup plus longue mais nettement plus sûre que les précédentes qui habituaient les singes avec des bananes. Dans ce cas, il y avait des possibilités de transmission de maladies et dans certains cas d'attaques des singes.

Bien que la chasse soit préférentiellement une activité opérée par les chimpanzés adultes mâles, seul un des 11 adultes mâles a été observé chassant avec des outils. Cette pratique a été observé avec des adultes (1 mâle et 1 femelle), des adolescents (2 mâles et 3 femelles), des juvéniles (2 mâles et 1 femelle) et un enfant mâle.

Dans la littérature, il y a de nombreux exemples de chasse par des chimpanzés mâles. L'implication des femelles est d'ordinaire relativement faible et pourtant les adolescentes femelles sont celles qui utilisent principalement les armes. Selon Pruetz, ce rythme d'adoption des innovations est classique chez les chimpanzés. En général, les plus jeunes générations s'adaptent rapidement et les adultes, et en particulier les vieux mâles adoptent les outils plus tard. Cette découverte intéressante rappelle la puissance du cerveau simiesque et représente un nouvel horizon pour la technologie animale

Orang-outang
Malins les orangs-outangs du zoo de Leipzig (Allemagne). Si on leur présente une cacahuète placée hors d'atteinte au fond d'un tube en verre fixé au sol, ils trouvent une solution à la hauteur de leur gourmandise en remplissant le tube d'eau. Cette ingéniosité a d'autant plus surpris les chercheurs de l'Institut Max-Planck de Leipzig que l'opération n'était pas aisée.
L'eau était en effet dans une bouteille posée loin du tube. Les primates ont pourtant trouvé le récipient, aspire l'eau avant de la recracher dans le réceptable. Pour la première expérience, les orangs-outangs ont mis neuf minutes pour agripper la cacahuète. A la dixième fois, 30 secondes ont suffi. Les chercheurs cherchent maintenant à déterminer si les singes ont eut l'idée avant de la mettre en pratique ou s'ils ont découvert l'astuce par hasard.
Pour Natacha Mendes, qui a mené l'expérience, "c'est un succès pour un geste compliqué. Si vous demandez à des hommes de résoudre le problème, beaucoup ne donneras pas une réponse rapide et quelques-une ne trouveront probablement pas la solution."