Marqueurs somatiques
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La petite histoire  Up Page
Origine, raisons, hasard

L'hypothèse des "marqueurs somatiques" d'Antonio Damasio est le fondement de toutes les théories des émotions en neurosciences. Tout part du constat expérimental que deux mécanismes (agissant seuls ou de manière combinée) sont à l'oeuvre dans une prise de décision: la voie de la raison, qui utilise les connaissances et la logique, et un mécanisme par lequel l'émotion rétrécit le champ de la décision, simplifiant la tâche de la raison.
Le souvenir des émotions passées, réactivé par un circuit neuronal qui prend en compte les modifications corporelles liées à l'émotion, va ainsi influencer _marquer_ la décision finale en attirant l'attention sur les conséquences à venir ou en interférant avec la raison.
Ces marqueurs sont issus de notre mémoire émotionnelle, qui crée peu à peu des catégories (joie, deuil ...) reliant l'image d'objets ou d'événements avec des états corporels (somatiques) plaisants ou déplaisants.
Le rappel des informations contenues dans ces marqueurs peut être conscient ou inconscient.

Comprendre simplement  Up Page
Pari de l'Iowa
"Le choix rationel n'existe pas !"
Antonio Damasio
 
Une équipe américaine remet en question l'hypothèse des marqueurs somatiques émises par le neurologue américain Antonio Damasio. Ces marqueurs seraient des mécanismes émotionnels influençant, consciemment ou non, nos prises de décision en fonction de nos expériences. pour réfuter cette hypothèse, les auteurs ont repris une expérience réalisée en 1997 par Damasio, le pari de l'Iowa.
 
Que pensez-vous de la façon dont les auteurs ont repris votre expérience ?
Notre hypothèse concerne les marqueurs somatiques conscients et inconscients. Les auteurs ne s'attaquent qu'aux seconds en faisants exactement ce que nous avions voulu éviter. Dans le test de l'Iowa, il s'agit de choisir entre quatre cartes qui rapportent plus ou moins d'argent. Au départ, les joueurs connaissent le gain affecté à chaque carte et ils découvrent seulement en jouant qu'une perte aussi est associée à chaque carte. Le jeu se joue en cent parties. Pour gagner, il vaut mieux jouer les cartes dont le gain affiché est le plus faible. Les joueurs commencent à jouer correctement au bout d'un certain nombre de partie. L'expérience consiste à interrompre le jeu régulièrement pour interroger les sujets sur leur choix. Nous avons constaté que, lorsque les gens commencent à bien jouer, ils ne savent pas expliquer pourquoi. Cela a renforcé notre hypothèse des marqueurs somatiques. Les deux auteurs ont modifié notre questionnaire. Ils trouvent au contraire que, lorsque les gens jouent bien, ils savent pour quelle raison. Les questions sont beaucoup plus compliquées que les nôtres - par exemple: "Quel est le gain moyen auquel vous vous attendez ?" - ce qui incite les gens à réfléchir d'une manière inhabituelle par eux, à moins qu'ils n'aient déjà étudié ce genre de problèmes. En procédant ainsi, ils poussent donc les joueurs à découvrir la solution. Or, c'est précisément ce que nous voulions éviter.
 
Que faisiez-vous pour éviter ce biais ?
Nous posions des questions ouvertes et simples du genre "savez-vous comment gagner ? ". En outre, nous faisions passer le test au tout-venant alors qu'ils ont choisi vingt étudiants, ce qui n'est pas représentatif de la population générale. D'ailleurs, certains de leurs étudiants prétendent qu'ils comprennent les stratagèmes du jeu et pourtant ils jouent mal. Les auteurs n'expliquent pas ce cas.
 
Qu'ont-ils montré ?
Ils ont montré que, avec des questions complexes, certaines personnes peuvent comprendre les dessous de ce jeu. Ils en déduisent que quand les gens jouent bien, c'est qu'ils savent pourquoi, tandis qu'ils ne l'ont pas démontré: ils émettent une autre hypothèse qui ne remet las la nôtre en question. Du reste, nous ne sommes pas partis de ce jeu pour l'établir, contrairement à ce qu'ils affirment.
 
D'où vient votre hypothèse ?
Nous l'avons formulée en 1985, après avoir observé des malades qui, bien que très intelligents, prenaient des décisions nuisibles pour eux et ne réagissaient pas à certaines émotions; nous avons pensé alors que les émotions jouaient un rôle dans la prise de décision. Dix ans plus tard, nous avons fait passer le test de l'Iowa à des patients qui avaient une lésion dans la partie ventromédiane du cerveau: ils ne parvenaient jamais à gagner. C'est probablement parce que leurs marqueurs somatiques ne fonctionnaient pas bien. Les auteurs de l'article avancent une autre explication sans avoir refait notre expérience: ces patients seraient incapables d'inhiber les mauvaises réponses qu'ils font au début du jeu. Or les auteurs se trompent: dans une autre expérience plus simple que le pari de l'Iowa, des patients cérébrolésés étaient capables d'inhiber des mauvaises réponses.

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Réseau Pepe
Science & Vie janvier 2004 n°1036
Recherche janvier 2005 n°382
 
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Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les trois pôles d'intérêts) c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous.
 
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