Information pure
La petite histoire Comprendre simplement Domaines de présence Son interprétation dans l'avenir Les références Mais encore … |
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La petite histoire Up Page Information Entre 1922 et 1935, pour se fixer des dates forcément un peu arbitraires, des scientifiques et des ingénieurs introduisent dans leurs propres domaines de recherche la notion d'information. Il s’agit souvent au départ de la réappropriation d’un mot du langage courant comme "intelligence" chez l’ingénieur des télécommunications Harry Nyquist en 1924, ou directement du mot "information" chez Gilbert Newton Lewis en 1930 ou Ronald Aylmer Fisher dès 1922. Téléportation Avant de téléporter la matière, les chercheurs ont commencé par faire voyager des objets immatériels, en premier lieu des informations: en l'occurence des photons, c'est-à-dire des particules sans masse. |
Comprendre simplement Up Page Logiciel intelligent John Wheeler, de l’université du Texas, suggère que au lieu de considérer les particules quantiques comme dotées d’aspects prédéterminés nous devrions leur prêter la même existence que la réponse finale d’un jeu de devinette de vingt questions. Les personnes interrogées ont décidé de répondre chacune comme elles l’entendaient, à condition d’avoir à l’esprit un mot compatible avec toutes les réponses précédentes. Wheeler pense que la sensibilité du photon au choix que fait l’observateur de l’appareil de mesure (contraignant ainsi le photon à se manifester sous forme de particule et à passer d’un seul côté de la galaxie, ou à se comporter comme une onde et à passer de part et d’autre de la galaxie) est la preuve qu’au niveau quantique l’univers est dans le même état de flou que la réponse finale de la devinette aux vingt questions. Nous devons le considérer comme "un logiciel intelligent". Autrement dit, nous devons commencer à envisager que l’univers est composé non pas de matière et d’énergie, mais d’information pure. Cette configuration repose sur l'idée qu'une particule (ou tout autre objet que nous considérons comme réel) n'existe que parce que nous faisons en sorte que nos mesures rendent compte de l'interprétation que nous faisons de nos sens: en d'autres termes, que cette "particule" n'existait pas avant que nous ayons envisagé son existence. Nos sens interprètent ce que l'être ressent comme étant la réalité. Le cerveau serait incapable de faire la différence entre cette configuration et celle où son cerveau serait relié à la Matrice (film Matrix). |
Domaines de présence Up Page Codification de l'information Si Wheeler a raison, comme le croit Michael Talbot, nous aurions peut-être dû parvenir à cette conclusion depuis longtemps; depuis que la science a accepté la théorie de la relativité d’Einstein, les physiciens ont parlé de la gravité comme une simple "incurvation" ou d’une "propriété géométrique" de l’espace-temps. Qu’est-ce à dire, sinon qu’elle n’est pas composée de substance ou d’énergie mais qu’il s’agit d’une autre codification de l’information par la nature ? Si l’information est l’ultime substance de l’univers, une question demeure : si elle est dépourvue de toute substance et de toute énergie, comment parvient-elle à déplacer les pierres et les tables dans le monde entier ? Comment ce "rien" de la pensée le logiciel d’un poltergeist arrive-t-il à jeter un verre à travers une pièce ? |
Son interprétation dans l'avenir Up Page Treillis tridimentionnel Certains chercheurs ont donc été amenés à examiner les surprenantes capacités de traitement de l’information que possède le tissu invisible de l’espace-temps. L’un deux est le physicien Edward Fredkin, du MIT, qui croit que l’heure est venue de considérer l’univers comme une sorte d’ordinateur gigantesque. Comme Wheeler, il pense que la substance ultime de l’univers est de l’information pure, et ce point de vue l’a poussé à une interprétation de ce que nous percevons comme l’apparente réalité des particules infra-atomiques plutôt déroutante. A son niveau le plus fondamental, l’univers fonctionnerait comme s’il était composé d‘un treillis tridimentionnel de petits interrupteurs, comme les unités logiques d’un ordinateur géant, chacun décidant des millions de fois par seconde s’il doit être en position ouverte ou fermée à la fraction suivante. De l’avis de Fredkin, si ces interrupteurs sont en position "ouverte", nous percevons, à notre niveau de réalité, les particules infra-atomiques; s’ils s’ouvrent et se referment au cours d’une séquence, nous les percevons en mouvement. Ainsi, dans l’univers de Fredkin, les particules infra-atomiques _et les objets dont elles font partie_ ne sont pas plus substantielles que les images panoramiques créées, par exemple, par une foule dans un stade, brandissant des panneaux dont l’ensemble compose un portrait. Ce que nous percevons comme un électron est comparable à cette image: un simple schéma d’information, et un électron en mouvement n’est pas autre chose que ce schéma en mouvement. Si nous considérons l’effet "tunnel", ce n’est pas plus difficile pour l’ordinateur cosmique de faire disparaître les électrons dans une localisation donnée pour les faire réapparaître dans une autre, que se le serait aux porteurs de pancartes de faire disparaître un portrait à un extrémité du stade pour le faire réapparaître à l’autre extrémité. Physique significative Si Fredkin est dans le vrai et que la mise à jour des lois permettant à l’ordinateur universel de fonctionner au niveau informatique nous permette de comprendre, non pas comment mais pourquoi les lois de la physique fonctionnent, la prochaine étape sera la physique "significative" de Wheeler. Cette lente révolution scientifique est, selon lui, la troisième ère de la physique (la première est la physique de Galilée et de Kepler, où le catalogue des mouvements a été dressé sans que l’on ait expliqué ce qu’était le mouvement; la deuxième est la mécanique de Newton avec la théorie des quanta; le catalogue des lois du changement a été dressé sans que l’on ait expliqué la loi). La troisième ère de la physique est le déchiffrage de la loi physique elle-même. Comme Fredkin, Wheeler reconnaît que la d’évaluation des concepts de matière et d’énergie en faveur du "rien" de l’information ne se fera pas sans peine. Comment abandonner le matériel physique qui fonde notre existence pour le remplacer par un "logiciel de signification" ? Et comment la structure durement acquise de la science pure et dure peut-elle être convertie en ces nouveaux fondements ? Les difficultés ne manquant pas mais cette tâche incombe à la troisième ère de la physique qui s‘annonce. |
Les références Up Page Réseau Pepe Science & Avenir février 1999 n°624 Univers: Dieu ou Hasard Michael Talbot Source Pourquoi ce site Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les trois pôles d'intérêts) c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous. Contribuer au Réseau Pepe Ce site est avant tout une encyclopédie ouverte à l'imagination et au savoir, où chacun(e) d'entre vous peut participer. Si vous avez envie de partager une passion, ou si vous sentez le besoin de vous exprimer sur un point précis, je vous invite à m'adresser un e-mail (adresse électronique accessible sur ma page d'accueil). |
Mais encore … Up Page Les memes Le fait que l’information constitue la substance de la conscience et des processus vivants en général pourrait nous amener à penser qu’elle possède d’autres qualités organiques ignorées jusqu’ici. La science occidentale a perçu cet aspect organique de l’information mais ne l’a pas interprété. Le mathématicien soviétique I.R. Shafarevitch se fait l’écho de cette prise de conscience lorsqu’il compare les entités abstraites rencontrées dans le paysage d’information pure des mathématiques à des organismes vivants; et d’ajouter que les processus responsables de leur formation sont moins conscients et plus instinctifs, plus proches "de la croissance des cristaux". Un aspect organique de l’information encore plus curieux a été signalé par le zoologue d’Oxford, Richard Dawkins. Lorsque la vie est apparue sur la terre, un des premiers talents qu’elle eut à maîtriser pour s’embarquer dans l’aventure de l’évolution biologique fut sa capacité à faire des copies d’elle-même ou de se "re-produire". Lire "Morphogenèse" et la "régulation". Les premiers re-producteurs sur la terre étaient les molécules vivantes. A un point donné de l’évolution, ces molécules re-productrices découvrirent une autre stratégie puissante de survie: la possibilité de s’enfermer dans une carapace de protéines. Equipés d’une telle armure, les premiers re-producteurs terrestres profitaient d’une plus grande protection contre les éléments et contre eux-mêmes, et Dawkins conçoit que c’est à partir de ces cellules primitives que la panoplie de la vie sur la terre s’est développé. Où sont ces re-producteurs aujourd’hui ? Ils sont vous et moi; ils nous ont créé, esprits et corps, et leur préservation est l’ultime raison de notre existence. Maintenant, on les appelle des gènes et nous sommes leurs machines de survie. Nous mourons mais le gène ne meurt pas. Il passe d’un organisme à un autre, de génération en génération, cherchant toujours à préserver son immortalité, sans se préoccuper de ses "taxis" organiques. Dans son livre, The Selfish Gene, Dawkins postule qu’un nouveau type de re-producteurs est récemment apparu sur la terre. Selon lui, les nouveaux re-producteurs sont des "idées" ou "unités de pure information", et leur bouillon est celui de la culture humaine. Les idées se reproduisant en se communiquant d’un esprit à un autre, Dawkins appelle ces nouveaux re-reproducteurs "memes" (du mot grec mimeme, "imitation"). La question de savoir si les gènes ou les "memes" sont conscients de ce qu’ils font reste ouverte, comme l’est celle de savoir si les particules infra-atomiques ont de rudimentaires éclairs de conscience. Dans les ballets infinis d’information du cosmos, il y a fort à parier que d’autres que nous ont accédé à la conscience. Il faut le croire avec humilité. Des qualités ressemblant à notre conscience, existent probablement dans les hiérarchies d’intelligences inhérentes aux formations des galaxies, de la chaîne ADN et des lois de la physique. Mais ces consciences potentielles sont si éloignées de nous que leurs activités sont impossibles à distinguer de celles de la nature elle-même. Il se peut que chaque communauté affine inlassablement son canal ou sa fréquence, sans jamais cesser de puiser dans la banque de données de l’intelligence universelle. Autrement dit, de même que nous choisissons un canal unique dans le tableau informatique de l’univers lorsque nous décidons que la trajectoire d’un photon donné passera d’un seul côté ou des deux côtés de la galaxie, de même il se peut que d’autres communautés d’êtres intelligents choisissent d’autres canaux, échappant à notre perception. Ainsi, la raison pour laquelle nous percevons de si nombreuses coïncidences anthropomorphiques dans l’univers tiendrait à ce que la race humaine ne perçoit pas l’univers dans sa totalité mais seulement par le biais d’un de ses nombreux canaux d’information. Cela nous amène à "l’hypothèse des mondes multiples. |