Lettrines ArboSciences

L'homme de Sima de los Huesos (Atapuerca, Espagne)

Analyse des dents

L'anthropologue Aida Gomez-Robles de l'Univesité College de Londres, en Grande-Bretagne Royaume-Uni, a mené une éude sur une trentaine de molaires et prémolaires retrouvées dans les cavernes de Sima de los Huesos en Espagne Espagne en 2014. Elles remonteraient à il y a 430 000 ans.

Homme de Sima de los Huesos

En comparant avec les fossiles de sept autres espèces humaines anciennes, elle en a conclu que jadis, il devait existait un ancêtre commun d'Homo sapiens et des Néandertaliens. Cette "divergence" daterait d'il y a 800 000 ans.

Homme de Sima de los Huesos

Pour arriver à cette conclusion, Aida Gomez-Robles a utilisé un modèle statistique qui part du principe que la forme des dents humaines évolue à un rythme constant.

Juan-Luis Arsuaga, du Centre pour la recherche sur l'évolution et le comportement humain de Madrid Espagne, a trouvé dans le "gouffre des os" située à 30 mètres sous la surface & saturé d'humidité d'une température quasi constante de 10,6°C plus de 28 squelettes d'hominidés.

Le Pr Matthias Meyer et son équipe de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste de Leipzig en Allemagne Allemagne ont collaboré avec les Espagnols afin de déterminer une datation.

Retour aux âges farouches

C'est un puits karstique d'une douzaine de mètres de profondeur, dans lequel les archéologues ont mis au jour près de 6 500 fossiles humains (dont 20 crânes) de l'espèce Homo heidelbergensis (l'ancêtre de Néandertal), correspondant à un minimum de 28 individus - dont 1 enfant (1-5 ans), 9 adolescents (11-15 ans), 9 jeunes adultes (16-20 ans), 5 autres adultes (21-30 ans) et 4 individus au-delà de 31 ans.

La présence d'un biface de grande taille, façonné à partir d'un galet de quartzite veiné brun-rouge clair & jamais utilisé, surnommé avec humour "Excalibur", ne prouve nullement qu'il s'agirait d'un dépôt funéraire.

Cette théorie ne tient pas, puisqu'il manque au fond du puits les très jeunes & les très vieux. Cela semble paradoxal si on envisage un lieu de dépôt sépulcral habituel d'une tribu.

De nouvelles analyses montrent que deux défunts étaient porteurs d'une pathologie grave: un homme de 45 ans souffrait de la maladie de Baastrup, qui devait le contraindre à marcher à l'aide d'une canne; un adolescent au crâne déformé devait souffrir d'un handicap cognitif.

En 2015, l'étude d'un autre crâne a révélé que son possesseur fut assassiné de deux coups violents portés à la tête.

Homo heidelbergensis versus homo Néandertalensis

Seize autres crânes portent des traumatismes indiquant qu'ils ont, eux aussi, été frappés à la tête. Mais la plupart ne sont pas morts sur le coup. Certains ont survécu, comme le soulignent des traces de reconstruction des os. Neuf seulement seraient décédés des suites de leurs blessures.

Les coups sont bien localisés et semblent avoit été volontaires.

Des Présapiens en mer

De nouvelles études suggèrent qu'Homo heidelbergensis* ou d'autres humanités archaïques auraient pu coloniser par bateau des îles de la mer Égée.

*Le qualificatif "Homo heidelbergensis" tout comme le terme "Homo rhodesiensis", sont lié au passé colonialiste du britannique Cecil Rhode Royaume-Uni, en Afrique du Sud Afrique du Sud.

Nous connaissons déjà l'Homme de Florès, descendant d'Homo erectus, venu on ne sait comment sur cette île d'Asie du Sud-Est; peut-être sur un esquif aménagé (petite embarcation légère), des bouts de bois ou à dos d'éléphant (qui sont de très bons nageurs), comme le pratiquent certains singes ?

Dans le bassin méditerranéen, les humains (Homo heidelbergensis, Néandertal & Sapiens) n'avaient accédé aux îles que lors des périodes glaciaires, quand le niveau des mers étaient plus bas: on les repère dès 200 000 ans à Naxos (île des Cyclades, Grèce Grèce).

Cependant l'analyse bathymétrique des fonds marins du chapelet d'îles de la mer Égée vient de démontrer qu'à l'époque des sites acheuléens, autour de 450 000 ans, retrouvés inaccessibles par la terre ferme: il fallait franchir des espaces marins distants de 3km à 40km; idem pour l'île de Gavdos, éloignée de 36km des autres terres émergées.

Homo heidelbergensis, homo Néandertal & homo Sapiens en migration sur les eaux, en mer Egée dans les Cyclades en Grèce.

Un voyage expérimental réalisé en pirogue a prouvé qu'il était possible de parcourir les 330km de l'archipel des Cyclades en dix jours, à la vitesse de 4km/h.

Homo heidelbergensis était donc vraisemblablement un navigateur, capable de s'aventurer en haute mer. En partant de la même hypothèse: les hommes préhistoriques furent-ils capables de franchir le détroit de Gibraltar ?

Il existe un bizarre différentiel autour de l'arrivée de l'homme en Europe Europe: nous connaissons des fossiles en Géorgie Géorgie, autour de 1,8 million d'années (Dmanissi, Homo georgicus), et d'autres autour d'1,4 millions d'années en Espagne Espagne (Sima del Elefante, Homo antecessor).

Rien n'indique un lien entre les deux: et si les fossiles espagnols descendraient de populations d'Homo antecessor venues directement d'Afrique ?