Galois (Evariste)
Qui est ce personnage
Travaux et découvertes
Citations et prix Nobel
Comment il voit le monde
Les références
Mais encore …
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Qui est ce personnage  Up Page
Résumé succinct
Né le 26 octobre 1811, à Bourg-la-Reine, dont son père, Nicolas-Gabriel Galois, était maire, le jeune Evariste passe jusqu'à 12 ans au sein d'une famille libérale les seules années paisibles de sa brève existence. Il la quitte pour entrer au collège Royal Louis-le-Grand, l'actuel lycée, sans avoir encore manifesté, semble-t-il, pour les mathématiques un  intérêt que nul, autour de lui, n'éprouvait.
A l'époque, d'ailleurs, le programme des classes de terminales était organisé de telle manière que les cours de mathématiques se trouvaient un peu en marge d'un enseignement axé sur les "humanités". Mais les élèves qui se destinaient aux carrières scientifiques pouvaient choisir, dès ce moment, de suivre des cours supplémentaires dits de "mathématique préparatoires". Or Galois, d'emblée, ne le choisit pas. Comme si la certitude de son intelligence avait précédé, en lui, la conscience de son orientation, sa première ambition, alors est d'entrer rapidement en rhétorique.
Ses professeurs le déconseillent: ils le jugent pas "assez mûr". Il s'obstine, avec cette hâte qu'il ne cessera plus de manifester désormais. Il entre donc. Mais au début du deuxième trimestre, les ministres de Louis-le-Grand l'emportent: il doit retourner en classe de seconde.
C'est la première fois qu'il se heurte à l'incompréhension, à la routine du corps professoral. Ce ne sera pas la dernière, mais à la différence des autres, cet échec initial fut peut-être sa chance. Redoublant, il a le temps de suivre les cours de mathématiques préparatoires. Il a le temps, surtout, de commencer des lectures personnelles qui lui apportent un éblouissement. En marge de l'enseignement officiel, des manuels d'acole, les Eléments de géométrie d'A. M Legendre, qu'il dévore comme un roman d'aventures, lui révèlent un monde nouveau. Sans transition, il passe aux travaux de l'analyste Legrange qui lui donneront le point de départ d ses propres recherches. Résolution des équations numériques, théorie des fonctions analytiques, leçons de calcul des fonctions ... il progresse sans effort d'un chapitrre à l'autre à un âge où les collégiens, d'ordinaire, pâlissent sur les équations du second degré. Quand il revient à la rhétorique, la mutation est accomplie: ce qu'il a découvert, ce n'est pas seulement l'univers des mathématiques, mais une méthode de pensée, une discipline intellectuelle et presque un art de vivre.

Travaux et découvertes  Up Page
Les mathématiques
Il effectua des percées dans sa grande jeunesse et mourut tout juste à 21 ans.
 
Galois, que l'on tient aujourd'hui pour l'un des plus grands monstres sacrés de la mathématique, fut dans sa prime jeunesse un élève peu doué. A l'âge de 17 ans, il commence tout seul les recherches qui devaient le conduire en quelques années à la théorie des groupes. Jamais il ne put être admis à Polythechnique. Et pendant sa dernière nuit, à la veille d'être tué en duel, il jette sur le papier, à une vitesse prodigieuse, poussé par une passion fébrile, une fantastique série de propositions qu'il ne prend même pas la peine de démontrer. En marge de son cahier, on lit, comme un refrain: "Je n'ai pas le temps, pas le temps ..."

Citations et prix Nobel  Up Page
Ce qu’on retient de lui

Comment il voit le monde  Up Page
La rage au cœur
Foyer de la pensée mathématique, centre de libération, l'Ecole polytechnique jouit à l'époque d'un immense prestige. Seul, sans préparation, avec la naïve assurance de son génie, Galois se présente au concours d'entrée et se voit, bien entendu, recalé. Sans se laisser troubler par cet échec, le jeune homme - il a 17 ans - saute à Louis-le-Grand la classe de mathématiques élémentaires et entre directement en mathématiques spéciales. Son professeur se nomme Richard, Maître estimé, et à juste titre, puisqu'il aura formé, entre bien d'autres, l'illustre astronome Le Verrier et le grand analyste Charles Hermite. Ce sera le premier, en tout cas, et peut-être le seul à comprendre la valeur exceptionnelle d'Evariste Galois. "Cet élève, écrit-il un jour, ne travaille qu'aux parties supérieures des mathématiques." "Cet élève, précise-t-il ailleurs, a une supériorité marquée sur ses condisciples."
C'est lui qui achèvera de donner au collégien prodige, par delà les intuitions du génie, l'apareil intellectuel nécessaire. C'est encore lui qui permettra la publication de ses premiers travaux dans les Annales mathématiques. Il ne doute donc pas qu'à la fin de l'année, il réussira, brillamment cette fois, le concours à polytechnique.
Il sera recâlé par des examinateurs, tels que Binet et Levèbre de Fourcq, trop sûrs de leur science et l'élève qui a l'insolence des génies. Quelques jours  après son échec à polytechnique, ce père, accablé par un infâme cabale, se suicidait le 02 juillet dans le petit pied-à-terre qu'il possédait à Paris. Les obsèques s'achèrent les poings levés, car le curé fut pris à partie, lui, à l'origine du drame. En 1829, il envoya ses Annales mathématiques à l'Académie des Sciences, qui en confia la lecture à Cauchy. Le rapport ne sera jamais présenté: Cauchy perdit le manuscrit. Que cela ne tienne, il renvoie à l'Académie pour le Grand Prix de Mathématique. C'est Fourier, cette fois, le secrétaire perpétuel, qui s'en charge. On a peine à croire, ici, à une telle coïncidence, à une si invraisemblable malchance. Le fait est là, pourtant. Fourier emporte chez lui le manuscrit pour le lire. Puis il meurt. Comme le premier, le second mémoire ne sera jamais retrouvé. Plus tard, Lacroix et Poisson ne parviendront pas non plus à comprendre ce fameux mémoire.

Les références  Up Page
Réseau Pepe
Dernier théorème de Fermat Simon Singh
Science & Vie février 1963 n°545
Science & Vie février 1965 n°570
 
Pourquoi ce site
Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les trois pôles d'intérêts) c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous.
 
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Mais encore …  Up Page
Ce que vous avez toujours voulu savoir
L'affaire des Vendanges de Bourgogne marquera le début des hostilités d'Evariste avec la Nation. Les Vendanges de Bourgogne, c'est un restaurant: le 09 mai 1831, la Société des Amis du Peuple y organisa un banquet de deux cents couverts. Son objet: célébrer l'acquittement en Cour d'Assises des artilleurs de la Garde Nationale qui avaient refusé de se laisser désarmer pour le gouvernement de Louis-Philippe.
A la table d'honneur entre autres, Alexandre Dumas et Raspail. Au dessert, on porte des toasts. Pour éviter des provocations, les textes théoriquement, en avaient été rédigés à l'avance. Mais tout à coup, on se met à renchérir. On boit "à la Montagne". "A 1793!" crie un autre. "A Robespierre" clame un troisième. Un jeune homme s'est levé. Il a un couteau à la main.
"A Louis-Philippe, lance-t-il ... s'il trahit !
La plupart des assistants applaudissent. Certains sont effrayés d'une telle audace. Alexandre Dumas s'enfuit par la fenêtre. Le lendemain Evariste Galois - car c'est lui - est arrêté chez sa mère et conduit à Sainte-Pélagie. Il comparaît le 15 juin devant le Cour d'Assises et l'on ne sait bientôt plus qui accuse, qui est accusé.
Le 14 juillet 1831, à l'appel du parti républicain et malgré l'interdiction de tout cortège par Louis-Philippe, une troupe de 600 manifestants, bannières en tête, s'engage sur le Pont-Neuf. Au premier rang. Evariste Galois et son ami Duchâtelet. Ils ont revêtu l'uniforme d'artilleur de la Garde Nationale, portent ostensiblement une carabine et, plus discrètement, un poignard sosu leur vareuse. Galois, le soir même, se retrouve à la prison de Sainte-Pélagie avec Duchâtelet, le général Dubourg et le général Dufour. Et il sera condamné, cette fois, à 9 mois de prison pour port illégal d'uniforme.
C'est là qu'il rédigera définitivement deux de ses grands mémoires, là qu'il apprendra un autre verdict, qui lui tenait plus à cœur que celui de la Cour d'Assises: celui de l'Académie de Sciences. De là il sortira, le 16 mars 1832, malade, pour la maison de santé du Dr Faultrier, 86, rue de l'Oursine, où il achèvera sa peine.
Il lui manquait, pour parfaire son destin, de connaître l'amour, - ce qu'il avait omis jusqu'ici, faute de temps. Un mois suffira pour le lui donner, avant de le lui ôter, presque d'un même élan.
"Comment se consoler, écrira-t-il à son meilleur ami, d'avoir épuisé en un mois la plus belle source de bonheur qui soit dans l'homme, de l'avoir mise à sec pour la vie ?"
Qui est cette femme qu'il a rencontrée à la clinique de Faultrier et qui lui aura, un instant, fait croire au bonheur avant de le conduire, au petit matin, vers l'étang de la Glacière ? On ne sait rien d'elle et l'on ignore jusqu'à son nom. Comme s'il avait fallu que cette "infâme coquette" demeurât jusqu'au bout mystérieuse: véritable incarnation de la fatalité, messagère de la mort.
L'instrument, ce sera sans doute l'ami Duchâtelet, dans des circonstances dont on ne sait pas davantage. Il semble seulement que, pour le duel, l'un et l'autre s'en soient remis au hasard: celui de la roulette russe. Un pistolet est chargé. L'autre reste vide. Les deux armes sont tirées au sort.. A vingt pas de distance, chacun appuie, au même moment, sur la gâchette. C'est Galois qui tombe, comme il n'en avait jamais douté.
"Adieu! avait-il écrit, dans l'une des lettres de sa dernière nuit, adressée "à tous les républicainsé? Adieu ! J'avais bien de la vie pour le bien public."