Effet placebo
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La petite histoire Up Page Origine, raisons, hasard De nombreuses études menées depuis une cinquantaine d'années sur l'effet placebo ont mis en évidence les impacts somatiques de ce procédé et sa remarquable efficacité dans le traitement de la dépression, mais aussi des affections cardiaques, urinaires ou respiratoires graves. Tout permet de penser qu'il existe un substrat biochimique à l'effet placebo et que l'organisme répond autant au contenu symbolique d'un traitement qu'à sa composition chimique. |
Comprendre simplement Up Page Guérison intentionnelle Un placebo indique l'existence de stimuli non chimiques qui incitent fortement l'organisme à suivre la voie de la guérison. Autrement dit, l'effet placeboo repose non pas sur l'efficacité d'une molécule, mais sur l'intention thérapeutique et l'attente du patient. Effet indésirable ou nocebo Il s'agit d'un mécanisme curatif alternatif propre à l'entité humaine et déclenché par l'intention thérapeutique ou la croyance dans le potentiel thérapeutique d'un traitement qui implique des réponses biochimiques et des réactions au stimulus de l'intention thérapeutique ou de la croyance. On constate chez les patients qui présentent un mauvais état psychologique (dépression, désespoir), que le pronostic et la progression d'une maladie empire considérablement. Le désespoir est un facteur de risque déterminant. L'isolement social, le stress professionnel et l'hostilité constituent des facteurs de risques supplémentaires. L'effet nocebo semble avoir un susbtrat biologique spécifique. |
Domaines de présence Up Page Efficace contre la dépression Le terme placebo ( "je plairai" en latin) apparaît dès le Moyen-Age dans l'expression "Placebo Domino" ( "je plairai au Seigneur") tirée d'une traduction biblique du cinquième siècle ap. J.-C. Au XVIIIe siècle, le terme a été adopté par la médecine pour désigner les préparations sans la moindre valeur thérapeutique administrées à des patients en guise de "leurres". Le terme a commencé à se transformer ensuite grâce à Graves (1920), Evans et Hoyle (1933), Gold, Kwit et Otto (1937), Jellinek (1946). Il a pris son sens actuel en 1955 lorsqu'on lui a prêté une part importante de l'effet thérapeutique en général, grâce notamment à Henry K. Beecher, le psychologue Guy Sapirstein et son confrère psychologue Irving Kirsch. Deux placebos valent mieux qu'un Hróbjartsson et Gotzsche (2001 et 2004), bien que sceptiques au départ, ont constaté que deux comprimés placebo valaient mieux qu'un seul, que les gros comprimés valaient mieux que les petits et que les injections constituaient le summum. Le placebo provoque une réaction non seulement à la thérapie mais aussi à sa forme, ce qui laisse penser que le phénomène palcebo se façonne selon l'univers symbolique personnel du patient. Avant que la réaction au placebo ne se produise, la perception humaine a déjà interprété la thérapie appliquée et y a préparé une certaine réponse. Il semblerait que des "stimulis" chimiques mais aussi non chimiques contribuent à inciter l'organisme humain à suivre la voie de la guérison. |
Son interprétation dans l'avenir Up Page L'exemple du Krebiozen L'un des faits les plus spectaculaires concernant la thérapie placebo date de 1957 alors qu'un nouveau médicament miracle, le Krebiozen, promettait de résoudre définitivement le problèle du cancer. Un patient présentant des tumeurs métastatiques et de l'eau dans les poumons, ce qui nécessitait une prise quotidienne d'oxygène, avait entendu parler du Krebiozen. Son médecin participant aux recherches sur ce médicament révolutionnaire, le patient le supplia de lui en administrer. Le médecin s'exécuta et constata la guérison miraculeuse de son patient: ses tumeurs s'étaient dissoutes et il put reprendre une vie quasi normale. La rémission fut de courte durée: lorsque le patient tomba sur des articles exposant que le Kerbiozen n'était pas à la hauteur des espérances en matière de cancérothérapie, il fit une rechute et ses tumeurs réapparurent. Profondément troublé par cette aggravation, le médecin eut recours à une ruse désespérée: il proposa à son patient une nouvelle version améliorée du Krebiozen qui n'était en réalité que de l'eau distillée. La patient guérit complètement après le traitement placebo et resta en forme pendant deux mois ... jusqu'à ce que le verdict final sur le Krebiozen soit publié dans la presse: totalement inefficace. Ce fut le coup de grâce pour le patient, qui mourut quelques jours plus tard. |
Les références Up Page Réseau Pepe Nexus septembre / octobre 2007 n°52 Pourquoi ce site Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les trois pôles d'intérêts) c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous. Contribuer au Réseau Pepe Ce site est avant tout une encyclopédie ouverte à l'imagination et au savoir, où chacun(e) d'entre vous peut participer. Si vous avez envie de partager une passion, ou si vous sentez le besoin de vous exprimer sur un point précis, je vous invite à m'adresser un e-mail (adresse électronique accessible sur ma page d'accueil). |
Mais encore … Up Page Objectivité et paradoxe Comme le dit fort jsutement l'historienne scientifique Anne Harrington, les placebos sont "des fantômes qui hantent notre royaume d'objectivité biomédicale et révèlent les paradoxes et les fissures de ce que nous avons défini comme étant les facteurs réels et actifs d'un traitement". L'effet placebo en chirurgie En 1959, un jeune cardiologue, Leonard Cobb, a mis en pratique la méthode du chirurgien italien Davide Fieschi à l'épreuve. Il s'agissait à l'époque (en 1939) de pratiquer de minuscules incisions dans la cage thoracique et de ligaturer les deux artères mammaires internes. Sur dix-sept patients, Cobb s'est contenté de pratiquer à neuf d'entre eux, de minuscules incisions laissant les patients croire qu'ils avaient subi l'intervention complète. Le résultat a été réellement renversant: ceux ayant subi l'opération factice ont eu d'aussi bon résultats que ceux ayant subi l'intervention complète ! En 1944, le chirurgien J. Bruce Moseley a expérimenté le placebo en chirurgie (patients souffrant d'ostéoarthrite du genou), en se contentant de pratiquer de minuscules incisions pour rendre le scénario de l'arthroscopie crédible. Des résultats similaires ont été rapportés dans les deux groupes témoins. L'aspect le plus impressionnant du placebo en chirurgie est peut-être apparu dans une étude révolutionnaire de 2004. Dans le domaine novateur de la recherche sur les cellules souches, on a choisi d'aborder la maladie de Parkinson sous un nouvel angle. Des neurones dopamimétiques d'embryon humain ont été implantés par de petits trous dans le cerveau des patients. Une fois encore, les résultats étaient encourageant ... et une fois encore, l'intervention n'a pas fait mieux qu'un placebo ! Dans ce cas, le placebo consistait à pratiquer de petites incisions dans le crâne sans implanter de cellules souches. Comme l'ont avoué les chercheurs, "l'effet placebo était trop fort dans cette étude". Un symbole thérapeutique Un comprimé n'est pas simplement une substance active, c'est aussi un symbole thérapeutique; l'organisme est donc capable de réagir non seulement à son contenu chimique mais aussi à son contenu symbolique. Il a cinq siècles, l'alchimiste et médecin suisse Paracelse (1493-1541) écrivait: "Vous devez savoir que la volonté est un puissant adjuvant de la médecine". |