Histoire des Alpes
Massif alpin Formation de la chaîne Glaciers Bref historique Routes d'antan L'art depuis 10 000 ans Les références Alpinisme au Moyen-Age Cartographie et topologie |
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Comprendre les choses Up Page
![]() Les Alpes épousent la forme d'un arc de cercle dans la partie occidentale, qui s'étend, classiquement, du col de Cadibone (Colle di Cadibona ou Bocchetta d'Altare), au nord de Savone en Ligurie (on évoque aussi le Passo dei Giovi au Nord de Gênes), jusqu'au canton du Valais en Suisse, pour s'étirer ensuite de manière plus rectiligne jusqu'à Vienne en Autriche et la plaine pannonienne. ![]() La plus grande largeur, qui s'aligne sur l'axe du Brenner, entre les derniers contreforts finissants sur le plateau bavarois au sud de Munich en Allemagne, et les derniers contreforts préalpins au nord de Vérone en Italie, atteint entre 250 et 280 km kilomètres tandis que la partie la plus étroite qui prend forme entre Ivrea et le point où le Rhône se jette dans le Lac Léman n'excède pas 120 à 130 kilomètres. ![]() |
La petite histoire Up Page
Formation de la chaîne L'élaboration de l'édifice alpin s'est étalé sur une longue période (plus de 100 millions d'années). A l'échelle de la Terre ce sont des montagnes jeunes. Autour de 245 Ma environ, la terre est constituée d'un continent unique, la Pangée, et d'une vaste masse d'eau. Au Trias (245 à 210 Ma), première période de l'ère secondaire, ce continent se morcelle en deux grands blocs Laurasie et le Gondwana. Dans un premier temps, un fossé d'effondrement (ou rift) se forme entre ces deux continents au Jurassique inférieur ou Lias (205 à 180 Ma). Il en suivra une phase d'océanisation qui donnera naissance à un océan, la Téthys. Un de ses secteurs, appelé océan liguro-piémontais, correspond à l'emplacement des futures Alpes. Cette mer de faible profondeur va déposer d'épaisses couches de sédiments durant l'ensemble du stade Jurassique moyen (Dogger 180 à 150 Ma) jusqu'au crétacé inférieur (150 à 100 Ma), tandis que les plaques tectoniques européennes et africaines en phase de divergence laissent apparaître une plaque océanique engendrée par un réservoir magmatique et composée de roches volcaniques (ophiolites ou trilogie ophiolitique composée de péridotites serpentinisées, gabbro, basaltes). Au stade du crétacé supérieur (100 à 70 Ma), les plaques continentales entrent en phase de convergence. Ce phénomène, dû au processus de subduction de la plaque océanique qui s'enfonce sous la plaque continentale, est à l'origine du plissement alpin (plissement des Alpides 100-20 Ma) conséquence de la progression de la plaque africaine vers le Nord. Pendant cette période on assiste à la naissance d'un deuxième océan dit valaisan. Aux alentours de 50 Ma a lieu la collision entre les deux marges continentales, européenne et adriatique (microcontinent apulien). L'éperon apulien vient buter contre les massifs plus anciens formés au cours de l'ère primaire (400-245 Ma) Maures, Massif central, Vosges, Forêt-Noire, Monts de Bohême, et acquiert de ce fait l'orientation ouest-est qui caractérise la chaîne ainsi que sa forme arquée dans sa partie occidentale. ![]() |
Un peu d'histoire Up Page
Glaciers Les Alpes ont connu plusieurs phases de glaciation. Depuis 1850, fin du petit âge glaciaire, le volume total des glaciers alpins a diminué de moitié. Il y avait, en 1850, près de 5 150 glaciers sur une superficie de 4 475 km² et pour un volume d'environ 200 km3. En 1970 la superficie tombe à 2 909 km² pour un volume d'environ 130 km3, soit un recul de -35% par rapport à 1850. Superficie estimée à 2 272 km² en l'an 2000. Dans un nouvel inventaire des glaciers des Alpes européennes de 2003, la superficie est estimée à 2 050 km² pour 3770 glaciers et un volume total de glace de 114 km&3, soit une épaisseur moyenne de glace de 55m. (source : WGMS - Michael Zemp, Martin Hoelzle, Wilfried Haeberli, Frank Paul. A new glacier inventory for the European Alps from Landsat TM scenes of 2003: challenges and results - F. PAUL, H. FREY, R. LE BRIS - 2011) Au cours des cinq périodes de glaciation durant le quaternaire, Les glaciers ont façonné les vallées en auge (vallée de Lauterbrunnen), modelé les cols (Col de Julier), foré et calibré les fameux sillons alpins, "Les chemins de ronde" qu'évoque Raoul Blanchard (Innstal, Grésivaudan), facilitant ainsi la circulation et aussi la sédentarisation de l'homme. Les glaciers ont également creusé les cuvettes qui recueillent les eaux des lacs glaciaires, véritables mers intérieures, lac Léman, Bodensee, lac de Garde, lac Majeur, autour desquels fleurit l'activité humaine. A cette famille de lacs préalpins, on peut ajouter un autre groupe de lacs intra-alpins, de taille plus modeste, qui doivent leur origine à un barrage morainique ou d'éboulement. En outre, ils peuvent prendre place dans des conques creusées par d'anciens glaciers. Les glaciers alimentent, au même titre que la neige et les précipitations abondantes, les grands cours d'eau alpins, le Rhin, le Rhône, le Pô, l'Adige (Etsch) ainsi que d'importants affluents du Danube tels que la Drave et l'Inn. La multitude de rivières et torrents, agencée en réseau de rivières longitudinales et de riviéres transversales, fournit une source d'énergie précieuse. Le caractère particulier des cours d'eau alpestres réside dans ses différents régimes. _ Le régime glaciaire (l'Arve, le Rhône) implique un gonflement important de juin à août qui s'oppose à un débit hivernal particulièrement modeste. _ Le régime nival (Tessin, Drac, Brenta, Oglio, Adige) entraîne un débit maximum au mois de mai, période de la fonte des neiges. _ Au fur et à mesure que l'on se rapproche des régions périphériques, on passe par différents régimes, nival de transition (Arve à Genève, cours d'eau des Alpes juliennes, carniques et vénitiennes), nivo-pluvial (Préalpes humides), pluvio-nival (franges méditerranéennes). Les glaciers, ornements de la haute montagne, les fleuves impétueux à l'écume irisée, les torrents fougueux aux eaux cristallines, comptent parmi les éléments esthé tiques de l'iconographie alpine, mais ils sont également à l'origine de grandes catastrophes naturelles… ![]() |
Comprendre simplement Up Page
Bref historique Paléolitihique inférieur ou 3Ma (Pléistocène): Hommes nomades (Oldowayen, Chelléen, Acheuléen, Micoquien, Clactonien) 120 000 ans av. J.-C.: Période interglaciaire Riss-Würm Paléolithique moyen ou 120 000 ans av. J.-C. (Pléistocène): Chasseurs Moustériens Néandertaliens (grotte en altitude des ours de cavernes) 35 000 ans av. J.-C.: Glaciation de Würm Paléolitihique supérieur ou 35 000 ans av. J.-C. (Pléistocène): Homme de Cro-Magnon (Châtelperronien, Aurignacien, Gravettien, Protomagdalénien, Solutréen, Salpêtre, Magdalénien) Mésolithique épipaléolithique 12 000 à 9 000 ans av. J.-C. (Holocène): Le climat s'adoucit facilitant l'accès dans les massifs, même dans les zones élevées. Néolithique ancien 5 500 av. J.-C. (Holocène): Les zones préalpines voient l'installation de lacustres, premiers agriculteurs et éleveurs qui ont colonisés les bords de lacs et de rivières ainsi que les marais. On trouve dans l'espace périalpin en milieu lacustre, de nombreux vestiges de villages de palaffites, datant de 5000 à 500 av. J.-C. (en Suisse de 4300 à 800 av. J.-C.), comprenant ainsi le Néolithique (âge de la pierre polie), l'âge du Bronze et le début de l'âge du Fer. 12 000 ans av. J.-C.: Eboulement à Flims dans les Grisons en Suisse (15km3 de terre qui s'étale sur 10km de long sur 600m d'épaisseur. L'historien latin Tite-Live ou Titus Livius (59 av. J.-C. à 17. ap. J.-C.) décrivait _en parlant des Alpes_ comme une barrière naturelle où règne un climat rigoureux, "infames frigoribus Alpes". 25 av. J.-C.: La conquête romaine des Alpes se déroule durant une période se situant entre 25 et 13 av. J.-C. Esquissée par César, elle s'achève avec la soumission des tribus montagnardes par Auguste, comme en témoigne le "Trophée des Alpes" à la Turbie (Alpes-Maritimes) érigé en 13 av. J.-C. sur lequel sont répertoriées les 45 populations vaincues. 476 av. J.-C.: Après la chute de l'Empire romain, en 476 ap. J.-C, les Alpes sont traversées, au moyen des itinéraires établis par les Romains, par les peuples germaniques du nord et du nord-est (Ostrogoths, Lombards, Bajuwares, Marcomans, Francs, Burgondes, Alémanes), les Huns et les Avars à l'est, les Slaves (Slovènes) au sud-est. La derniére phase d'invasion advient pendant l'époque carolingienne avec les Sarrazins et les Hongrois. 955 ap. J.-C.: A l'époque de Charlemagne, Les sociétés alpines sont nettement cloisonnées, dépourvues de contact les unes avec les autres. Sur fond de victoires militaires sur les Hongrois (955) et les Sarrazins (980), avec la consolidation politique du Saint Empire Romain Germanique, et un sensible réchauffement climatique, peu à peu les relations s'établissent à partir du XIe siècle et les Alpes commencent à s'entrouvrir. 1248: Eboulement d'un pan du mont Granier en Chartreuse (des milliers de victimes) sur lequel le vignoble des Abymes de Myans a pris le dessus. Janvier 1348: Séisme de Villach à Carinthie (1000 morts). 1512: Un glissement de terrain dans le Tessin en Suisse obstrue le cours du fleuve en amont du fleuve Biasca. 1514: Le lac artificiel ainsi créé, deux ans plus tôt, cède et dévaste une partie de Bellinzona et la plaine de Magadino (600 personnes trouveront la mort). 1806: Terrible inondation du Rossberg submerge les villages de Goldau, Busingen, et Lowertz, dans le canton de Zoug en Suisse. 1887: Séisme dans la province ligure d'Imperia (600 décès). Date ?: Effondrement d'un pan du mont Monte Garzone dans la province de Sondrio, dévastant Piuro (Plurns) et faisant 1200 morts. 09 octobre 1963: Eboulement d'un pan du mont Toc dans le Frioul, qui se déverse dans le barrage du Vajont. La vague ainsi générée engloutie Erto, Casso et Longarone (2000 victimes). 06 mai 1976: Tremblement de terre de magnitude 6,4 sur l'échelle de Richter, dans les Alpes Carniques et dans le Frioul (994 victimes). ![]() |
Domaines de présence Up Page
Routes d'antan Un réchauffement du climat s'enclenche entre l'an 1450 et la fin du XVIe siècle favorisant les passages alpins. Les routes modernes existent depuis le XVIIIe siècle date à laquelle de véritables chaussées prévues pour l'écoulement des eaux remplacent les chemins muletiers. Les diligences et charrettes empruntent ces itinéraires. A cette époque deux cols seulement sont parcourus par ces routes : le Brenner (1772) et Tende (1786). ![]() |
Son interprétation dans l'avenir Up Page
L'art depuis 10 000 ans L'art rupestre On trouve les traces des toutes premières manifestations dans la Valcamonica en Italie et les Totes Gebirge en Autriche. La majorité des sites d'art rupestre des Alpes datent du Néolithique. Les groupes majeurs, répartis dans près de 1000 sites, se rencontrent dans la Valcamonica et la Valtellina en Italie, Saint-Léonard et autres localités proches de Martigny dans le Valais en Suisse, plus tardivement dans les Alpes maritimes au Mont Bégo (Vallée des Merveilles-Fontanalbe) en France, en Ligurie, dans le Piémont et le Val d'Aoste en Italie et en Engadine dans le canton des Grisons en Suisse. On compte plus de 500 000 graphèmes, dont 300 000 gravures uniquement pour la Valcamonica. Cette dernière se caractérise par la pérennité, la persistance d'une tradition qui couvre la période de la fin du Paléolithique au Moyen-Age. Les palafittes Classés au patrimoine mondial L'UNESCO, les Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes englobe une sélection des 111 plus remarquables villages de palafittes parmi près de 1000 sites connus répartis sur six pays aux confins des Alpes que sont la Suisse, l'Autriche, la France, l'Allemagne, l'Italie et la Slovénie. La série se compose des restes de villages de palafittes préhistoriques datant de 5000 à 500 av. J.C. L'Antiquité Les populations alpines, bien qu'en contact avec les civilisations méditerranéennes grecques et étrusques, en subirent finalement peu l'influence. C'est avec les romains que l'on assiste à une modification visible et durable du paysage et par conséquent du patrimoine alpin. En témoignent les routes, termes, aqueducs, temples, théâtres, amphithéâtres que l'on croise dans différents endroits de la chaîne. Le Haut Moyen-Age Entre les VIe et IXe siècles, les Alpes, à la confluence de plusieurs cultures, vont être marquées par les grands courants artistiques mêlant les influences de l'antiquité, byzantines, barbares, anglo-saxonnes et carolingiennes. Les traces carolingiennes se concentrent dans la partie centre-orientale où furent fondés de nombreux monastères pour surveiller les voies transalpines comme à Müstair dans le Canton des Grisons en Suisse, Mals et Naturns dans le Tyrol sud, Castelseprio près de Varèse en Italie. Le petit temple lombard de Cividale del Friuli en Italie, proche de la frontière slovène, est aussi un témoignage important de cette période. ![]() |
Les références Up Page
Réseau Pepe Homo Alpinus n° - date - article Pourquoi ce site Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les trois pôles d'intérêts) c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous. Contribuer au Réseau Pepe Ce site est avant tout une encyclopédie ouverte à l'imagination et au savoir, où chacun(e) d'entre vous peut participer. Si vous avez envie de partager une passion, ou si vous sentez le besoin de vous exprimer sur un point précis, je vous invite à m'adresser un e-mail (adresse électronique accessible sur ma page d'accueil). ![]() |
Ce que vous avez toujours voulu savoir Up Page
Alpinisme au Moyen-Age Les origines de l'alpinisme sont liées à des évènements isolés : le poète esthète Pétrarque et son ascension au Mont-Ventoux en 1336, Boniface Rotari d'Asti qui gravit le sommet du Rochemelon (3 557 m) en 1358 pour des raisons religieuses, l'artiste/scientifique Léonard da Vinci, entre 1490 et 1499, en tant que Commissaire pour la Valsassina (province di Lecco) explore les "Grigne" (préalpes lombardes). L'alpinisme sportif commence avec Antoine de Ville qui se hisse au sommet du Mont Aiguille (2 085 m) en juin 1492. Plus près de nous, c'est une entreprise collective de sept garçons Walser de Gressoney (Val d'Aoste) qui grimperont les "quatre mille" du Mont-Rose, autour du col du Lys, à la recherche de la mythique vallée perdue de leurs pères, au mois d'août 1778. Le sommet du Mont-Blanc sera vaincu le 8 août 1786 par le médecin Michel-Gabriel Paccard et le chercheur de cristaux Jacques Balmat. Edward Whymper atteint le sommet du Cervin (4 478 m) le 14 juillet 1865. L'Alpine Club, premier club alpin est anglais et date de 1857. Suivront l'Österreichischer Alpenverein en 1862, le Club Alpin Suisse en avril 1863 et quelques mois plus tard le Club Alpin Italien, le Deutscher Alpenverein en 1869 et le Club Alpin Français remonte à 1874. ![]() |
Ce qu'il vous faut savoir Up Page
Cartographie et topologie à la Renaissance Les plus importants recueils de cartes datent du XVIe siècle. Ce sont, la Cosmographia (1543) du glaronnais Sebastian Münster et le Theatrum Orbis Terrarum (1584) d'Abraham Wortles connu sous le nom d'Ortelius. Au XVIIe siècle les vieilles descriptions et la cosmographie laissent place à la topographie. En effet, dicté par la nécessité des nouveaux états territoriaux de mieux connaître les ressources et les caractéristiques territoriales et d'en faire ainsi l'inventaire, se multiplient les cartes décrivant diverses parties de la chaîne alpine. Pour l'espace alpin, le Topographia Helvetiae, Rhaetiae et Valesiae (1642) de Matthäus Merian, correspondant à 9 volumes topographiques, revêt un rôle de tout premier plan. Au XVIIIe siècle apparaît plus couramment la vue panoramique. L'utilisation du baromètre et plus tard du relèvement trigonométrique permettront de donner des mesures précises sur la hauteur des montagnes jusque-là farfelues. A partir de la seconde moitié XIXe siècle la représentation du terrain est déjà d'une grande précision comme témoigne l'Atlas topographique de la Suisse connu sous le nom de Siegfriekarte publié de 1870 à 1900. La fin du XVIIIe siècle, le naturaliste et physicien Genevois Horace-Benédict de Saussure, parcourra les Alpes du Mont Blanc au Mont Rose pendant des décennies et contribua ainsi dans de nombreux champs scientifiques à faire évoluer la connaissance du territoire alpin. ![]() |