Lettrines ArboSciences

Groupe ADN de 12 Néandertaliens (El Sidron, Espagne)

Trois lignées

L'équipe de Carles Lalueza-Fox (Institut de biologie évolutive, Université Pompeu Fabra, Barcelone) ont étudié le site d'El Sidrón (principauté des Asturies, nord de l'Espagne Espagne).

Deux aspects distincts de la vie des hommes de Néandertal ont été observés : structure sociale & un comportement cannibale.

Clan ou famille Néandertal

L'analyse génétique donne à ce groupe d'individus la structure suivante : 3 hommes adultes, 3 femmes adultes, 3 adolescents (peut-être tous mâles), 2 jeunes enfants (l'un de 5 à 6 ans et l'autre de 8 à 9 ans), et un bébé.

Les douze Néandertaliens sont issus de trois lignées maternelles distinctes : une lignée A comportant 7 individus, dont les 3 hommes, une des femmes et au moins l'un des enfants; une lignée B comprenant 4 individus, dont une des femmes et un ou deux de ses enfants; une lignée C représentée uniquement par la troisième femme adulte.

Les 3 hommes du groupe étaient donc apparentés (frères, oncles-neveux …), tandis que 2 des 3 femmes étaient d'origines distinctes, toutes deux différentes du noyau familial masculin.

Pour les auteurs, ces données suggèrent ici l'existence d'un groupe social constitué d'hommes de la même famille, de leurs épouses respectives – "récupérées" ou échangées dans d'autres clans – et de leurs enfants. Basé sur une organisation dite patrilocale, où les femmes devenues adultes quittent leur clan d'origine pour venir vivre dans la famille de leur compagnon et y élever leurs enfants, ce mode de vie évite la consanguinité.

Migrations féminines

L'étude ADNmt (mitochondrial, transmis par les mères) réalisée en 2010 sur un groupe de 12 Néandertaliens vieux de 49 000 ans, du site d'El Sidron, en Espagne Espagne, montre que 3 hommes adultes sont tous apparentés (patrilocal), mais que 2 des 3 femmes néandertaliennes sont d'origines différentes. Ces données laissent entendre que les femmes ont pu être "récupérées" ou échangées avec d'autres clans ...