Lac antique suisse: vision bathymétrique du Léman et du Rhône
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VARIATIONS DU LEMAN ET DU RHONE
Gilbert Paillex (autodidacte suisse), s'évertue à rechercher les causes plausibles et vraisemblables de l'existence d'un second lac rhodanien, nommé arbitrairement Gioran, situé en amont du lac rhodanien, le Léman. Trois ensembles de conjecture (ensemble de suggestions similaires) viennent étoffer l'hypothèse de ce lac antique.

ARCHÉOLOGIE SUBAQUATIQUE (plongeurs-archéologues)
La compréhension sérieuse des dates et des périodes d'habitations des stations lacustres vaudoises doit beaucoup au travail, au milieu des années 1960, de trois passionnés d'archéologie: Béat Arnold, Gilbert Paillex et F. Vogt. L'invention du scaphandre autonome par Jacques-Yves Cousteau a rendu cette prouesse possible.
1969-1989 : Découvrez les débuts de l'archéologie subaquatique !

OBSTACLES SUR LE RHONE (conjecture A)
Chaque éboulis occasionné (cluse ou occlusion) vient obstruer le passage du Rhône, et crée de ce fait une élévation immédiate (temporaire ou durable) localement.
L'an 563 : L'occlusion de Saint-Maurice provoque un tsunami sur le Léman.

WEB : Débuts de l'archéologie subaquatique

OBSTACLES SUR LE LEMAN (conjecture B)
Au même titre que des éboulis (cluses ou occlusions), des glissement de terrain ou des cassures au niveau des couches géologiques sous-jacentes, peuvent également entraîner une augmentation du niveau du Léman.

22 500 ans av. J.-C. Le niveau du Léman subit un abaissement. L'Arve a comblé le lac localisé entre la butte de la Cité de Genève, le relief du Bois-de-la-Bâtie et celui du quartier de Saint-Jean. La ville de Carouge et les quartiers des Acacias, de Plainpalais et de la Jonction en ville de Genève sont localisés sur la terrasse alluviale de la rivière. PDF Visite géologique et archéologique de Genève

16 000 ans av. J.-C. Le Léman subit une élévation. La première rade (grand bassin) de Genève prend forme.
15 000 ans av. J.-C. Le Léman subit une élévation. Le niveau du Léman atteint 30m de plus qu'à l'heure actuelle.
14 000 ans av. J.-C. Le Léman subit une élévation. Le niveau du Léman atteint 33 à 36m de plus qu'aujourd'hui.
12 000 ans av. J.-C. Le Léman subit une élévation. Le niveau du Léman n'est plus qu'à 8m plus haut que l'actuel.
PDF Rade de Genève - Du glacier aux lacustres

7 800 ans av. J.-C. ou Mésolithique moyen, abaissement du niveau du Léman
4 000 ans av. J.-C. ou Néolithique moyen, abaissement du niveau du Léman; la rade de Genève jusqu'aux Bancs de Travers sont hors de l'eau. Niveau du Léman 3m plus bas qu'actuel. Cinq principaux vestiges (Pâquis A, Pâquis B, Le Plonjon, La Grange & les Eaux-Vives).

2 947 à 2 792 av. J.-C. ou Néolithique final, abaissement du niveau du Léman dans la zone du Plonjon. Douze pilotis de chêne retrouvés sur place, l'attestent. PDF Sites préhistoriques et palafittiques de Genève
2 700 ans av. J.-C. ou Néolithique final, abaissement du niveau du Léman.
1 872 à 1 608 av. J.-C. glissement de terrain puis tsunami sur Saint-Maurice (découverte de Stéphanie Girardclos, chercheuse à l'université de Genève.
1 700 ans av. J.-C. ou Bronze ancien, abaissement du niveau du Léman dû à un éboulement sur les Dents du Midi.

1 067 à 1 016 av. J.-C. ou Bronze final : Abaissement du niveau du Léman dans la zone du Pâquis A, par la présence de pilotis.
PDF Sites préhistoriques et palafittiques de Genève
1 000 ans av. J.-C. ou Bronze final, abaissement du niveau du Léman.

997 à 960 av. J.-C. ou Bronze final : Abaissement du niveau du Léman dans la zone du Pâquis B, par la présence de pieux en arc de cercle qui servaient de palissade (brise-lame). PDF Sites préhistoriques et palafittiques de Genève

914 à 913 av. J.-C. ou Bronze final : Abaissement du niveau du Léman dans la zone du Plonjon, par la présence de quatorze pilotis en chène qui servaient de barrière. PDF Sites préhistoriques et palafittiques de Genève

L'an 100 av. J.-C. : Le Léman subit une élévation. Le niveau du Léman atteint 3m de plus qu'aujourd'hui. Le lac (+374,60m) arrive au pied de la colline de Genève, occupée par une tribu celte à l'endroit où se trouvait le port gaulois et romain de la ville. Un oppidum (camp fortifié) constitué de solides remparts construits par les Allobroges. Un port gaulois et romain à l'emplacement actuel de la place Longemalle, au pied de l'église de la Madeleine.
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L'an 563 : Marius d'Avenches (vers 580) et Grégoire de Tours (538-594) signalent dans leurs chroniques l'affaissement d'un pan de la montagne de Tauredunum. Les limnologues de l'Université de Genève Katrina Kremer, Guy Simpson et Stéphanie Girarclos précisent à leur tour que ce glissement de terrain a entraîné avec lui 250 millions de m3 de terre. C'est précisément l'effondrement du mont La Suche, au pied de la montagne du Grammont, qui a provoqué le tsunami et de gigantesques vagues à Lutry-Cully (5min, 16m), Lausanne (15min, 13m), Evian (15min, 8m), Genève (65min, 8m), Nyon (30min, 4m) et Thonon (15min, 3m).
La vague de submersion d'une hauteur de 8m occaionnée à Genève, au bout d'un trajet long de 72,3km est due à l'étroitesse du Petit Lac (portion du Léman entre Genève et Nyon), mais également de sa faible profondeur (50m en moyenne), qui sont venues amplifiées le phénomène.

L'an 850 : Le Léman subit une élévation. Le niveau du Léman atteint 3m de plus qu'aujourd'hui. Un barrage naturel survenu à la hauteur de la jonction entre l'Arve et le Rhône (provoqué peut-être par l'effondrement des falaises du quartier de Saint-Jean, face à la colline du Bois-de-la-Bâtie) conduit à une élévation du Léman de 3m. PDF Visite géologique et archéologique de Genève

PDF Visite géologique et archéologique de Genève
L'an 1 404 Inondation du Léman due à la crue de l'Arve.
L'an 1 507 Inondation du Léman due à la crue de l'Arve.

L'an 1 703 Inondation du Léman due à la crue de l'Arve.

L'an 1 713 Présence d'un barrage en bois à l'attention des Genevois. PDF Régularisation du lac Léman (1937, chapitre XXIII)
L'an 1 737 Submersion de la commune de Villeneuve, et de ses alentours. PDF Régularisation du lac Léman (1937, chapitre XXIII)

L'an 1 819 Le Léman atteint 334 m de profondeur maximale, sur la ligne Evian-Ouchy. PDF Topographie de Léman (1875-1877, chapitre XXIII)
L'an 1 852 Inondation du Léman due à la crue de l'Arve.
L'an 1 859 Inondation du Léman due à la crue de l'Arve.
L'an 1 888 A cette époque, le Léman atteint 308,13 m de profondeur maximale. Inondation du Léman due à la crue de l'Arve.
L'an 1 884 L'amplitude du Léman est souhaitée à 1,30m [+371,20m à +372,50m]. La décision est prise de construire un barrage. Ce projet nécessite, pour être viable, tant par les habitants de Villeneuve que par les Genevois, que l'amplitude du Léman règlementée et régularisée soit de 1,30m au maximum (+371,20m à +372,50m), après l'achèvement du barrage.
L'an 1936 L'amplitude du Léman varie de 2,07 m, c'est-à-dire entre +370,85m (1922) et +372,92m (1936).

L'an 2 012 A l'heure actuelle, le Léman atteint 308,99 m de profondeur maximale (perte de 86cm en 125 ans).

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FLUCTUATION DU DEBIT FLUVIAL (conjecture C)
Si l'on entre en ligne de compte (si l'on inclus l'importance) la forme du relief sous-marin du Rhône _point d'étranglement (ou retrécissement de la largeur du fleuve), des écluses naturelles (déversoirs ou vallées encaissées)_ auquel s'ajoute un accroissement du débit fluvial, il est possible de voir apparaître au cours du temps de nouveaux lacs (éphémères ou persistants), ci et là.

18 000 av. J.-C. La dernière glaciation prend fin, la fonte irrégulière des glaces démarre.
Le Rhône : Débit moyen de 251 m3/seconde et des pointes de crue de plus de 700 m3/seconde.
L'Arve : Débit moyen de 79 m3/seconde et des pointes de crue de plus de 840 m3/seconde (1968).

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BARRIERES NATURELLES DU LEMAN
Barre de Promenthoux : barre transversale qui s'étend de Promenthoux à Yvoire (villes côtières). Limite imaginaire, mais bien réelle, entre le Petit-Lac (ou lac de Genève, la zone Nyon-Genève, avec une profondeur moyenne de 50m) et le Grand-Lac (lac Léman, zone comprise entre Nyon et Villeneuve, avec une profondeur moyenne de 200m). Cette ligne fictive a une profondeur de 66m.
Delta de la Danse : barre transversale qui s'étend de Morges à Evian (villes côtières). Les alluvions apportées par la Dranse crée une forme de digue naturelle.
Barre de Coppet : barre transversale qui s'étend de Coppet à Hermance (villes côtières). Barrière ou ligne imaginaire, pourtant bien réelle. Cette ligne virtuelle gravite autour des 64m.
Barre de Genthod : barre transversale qui s'étend de Genthod à Collonge-Bellerive (villes côtières). Un îlot sous-lacustre, connu sous le nom de Hauts-Monts, culmine jusqu'à 8m sous la surface de l'eau (bloc erratique ? thalweg ?).
Barre des Bancs de Travers : zone émissaire comprise entre l'Ile Rousseau en aval et la transversale allant de la Perle du Lac au Port-Noir en amont. On la désigne également par le nom de "Rade de Genève".

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PDF Cartes bathymétriques du Léman