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Africains: hybridations ou croisements d'espèces

ADN des chasseurs-cueilleurs

Des experts en génétique & en archéologie ont analysé l'ADN ancien issu de trente-quatre individus, ayant vécu il y a entre 18 000 & 5 000 ans, et provenant tous de dix-huit sites archéologiques d'Afrique subsaharienne.

Les fouilles entreprises par Jacob Davis a permis de découvrir dans l'abri rocheux situé sur le mont Hora au Malawi Malawi, deux des individus analysés dans le cadre de cette étude collaborative sur l'ADN ancien.

Chasseur-cueilleur en Afrique subsaharienne, notamment sur le mont Hora en Malawi

Le généticien David Reich (Université de Harvard, Howard Hughes Medical Institute, Etats-Unis UnitedStates, & la chercheuse Elizabeth Sawchuck (Université de Stony Brook, Canada Canada, ont été parmi les quarante-quatre experts à avoir examiné l'ADN miraculeusement bien conservé de six personnes enterrés au Malawi Malawi, en Tanzanie Tanzanie & en Zambie Zambie.

De la même manière qu'il est possible d'évaluer l'âge d'un arbre en analysant les cernes de son tronc (chaque cercle représentant un année), l'analyse comparative de l'ADN ancien issu de trente-quatre individus vieux de seulement 16 000 ans, permet d'avoir des informations sur eux remontant jusqu'à 50 000 ans.

Afin de corroborer (confirmer) ou de corriger ces résultats, l'anthropologue Jessica Thompson (Université de Yale, Etats-Unis UnitedStates & le directeur de recherche Potiphar Kaliba (département des musées & des monuments du Malawi Malawi), ont quant à eux analysé l'évolution artistique (perles, pigment, formes d'art symbolique) remontant jusqu'à 50 000 ans, voire 80 000 ans.

L'archéologue Jennifer Miller a elle aussi analysé les perles en coquille d'œuf d'autruche provenant du rocher de Mlambalasi en Tanzanie Tanzanie.

Perles en coquille d'œuf d'autruche provenant du rocher de Mlambalasi en Tanzanie

Parmi les dix-huit sites archéologiques présentant des restes humains, il y a : (1) Shum Laka, Cameroun Cameroun; (2) la grotte Mota, Ethiopie Ethiopie; (3) Kakapel RS & (4) Nyarindi RS, Ouganda Ouganda; (5) Jawuoyo & (6) White Rock Point, proche lac Victoria, Kenya Kenya; (7) Panga ya Saidi, proche océan Indien, Kenya Kenya; (8) la grotte Makangale & (9) la grotte Kuumbi, proche Zanzibar, Tanzanie Tanzanie; (10) la grotte Gishimangeda, (11) Kisese II RS & (12) Mlambalasi RS, Tanzanie Tanzanie; (13) Fingira & (14) Hora, Malawi Malawi; (15) Chencherere, Mozambique Mozambique; (16) Kalemba RS, Zambie Zambie; (17) Ballito Bay, Durban, Afrique du Sud Afrique du Sud; (18) Faraoskop RS & (19) St Helena, Le Cap, Afrique du Sud Afrique du Sud.

Chasseur-cueilleur en Afrique subsaharienne

L'anthropologue Mary Prendergast (Université Rice, Etats-Unis UnitedStates) estime qu'il est possible que la recrudescence (baisse) des déplacements des chasseurs-cueilleurs & l'établissement de réseaux commerciaux sur de longues distances aient aidé les populations à surmonter la dernière période glaciaire.

Hybridations multiples

L'ADN du crâne de la femme de Zlatý kůň et des restes de six individus de la grotte d'Ilsenhöhle à Ranis en Allemagne Allemagne (trois femmes dont une mère et sa fille et un autre individu) ont révélé ... qu'ils étaient parents, alors qu'ils vivaient à 230 kilomètres de distance !

Croisement d'espèces possible entre l'homme de Ranis en Allemagne et la femme de Zlaty kun en République tchèque, il y a 50 000 ans.

La femme de Zlatý kůň est liée avec ceux de Ranis au cinquième ou sixième degré, ce qui en fait une lointaine cousine ou une arrière grand-mère. Les chercheurs ont estimé qu'elle descendait elle-même de personnes ayant eu un premier contact avec Néandertal 90 générations auparavant.

Répartition géographique des spécimens modernes âgés de plus de 40 000 ans.

Ce premier épisode d'hybridation se serait produit entre 49 000 et 45 000 ans. Une seconde étude a identifié l'ascendance néandertalienne de 300 génomes issus de 59 échantillons humains anciens (ayant vécu entre 45 000 et 2 000 ans) et 275 actuels. Résultat : le flux génétique s'est probablement produit sur une période d'environ 6 000 ans, entre 50 500 et 43 500 ans environ.

Les populations européennes du Paléolithique récent initial, qui ne participent pas au pool génétique européen actuel et se sont donc éteintes sans descendance, se sont parfois hybridés une seconde fois localement avec Néandertal, par exemple à Bacho Kiro, comme l'ont confirmé des analyses paléogénétiques. Le professeur Jean-Jacques Hublin nous explique ce que cela modifie dans otre perception de l'évolution d'Homo sapiens.