Mausolée de l'empereur Qin à Xi'an en Chine
L'armée en terre cuite ou l'armée enterrée

Des couleurs minérales appliquées sur les uniformes des statues après cuisson dans des fours à une température de 900°C, donnent à chacune d'elles un visage différencié et une teinte personnalisée. Il y avait du rouge (ruban de la coiffe, lacets tenant les plaques de l'armure), du vert et du bleu (pantalons), et des tuniques colorées (rose, jaune ou violet foncé).
L'excellent état de conservation du site serait dû à la nature du sol. Les armes en bronze doivent leur longue conservation (2 000 ans) à l'usage d'alliages d'étain, de cuivre et de chrome. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour voir l'usage du chrome se généraliser chez les Occidentaux. Le bois des arbalètes n'a malehureusement pas résister à 2 000 ans d'histoire.
L'édification de l'armée en terre cuite a nécessité le dur labeur de quelques 700 000 personnes durant 36 ans.
Chars somptueux

La fosse n°1 renfermait encore des centaines de chevaux et de chars. On distingue parmi les personnages: des officiers, des fantassins, des fonctionnaires, des arbalétriers et des acrobates.
Toutes ces statues mesurent 1,80 à 2 mètres de haut, portent toutes une arme (épée, arc ou arbalète). Les personnages diffèrent les uns des autres par la taille, l'uniforme et la coiffe.
Les huit autres fosses ont livré le reste des troupes (poste de commandement, officiers de haut rang, scènes de la vie quotidienne, fonctionnaires civils).

Tombe impériale sous haute protection

D'après les Mémoires historiques de l'historien Sima Qian, et dans l'aire culturelle chinoise des Zhou, les ouvriers qui participaient à la réalisation de la nécropole (ou tumulus) et à l'enterrement de personnages importants étaient emmurés vivants, afin que les secrets de la construction des mausolées ne soient jamais dévoilés.
La dernière pratique de ce genre date de l'an 433 avant notre ère, et concernait la tombe du marquis Y de Zheng avec les restes de 21 jeunes femmes. Depuis, sous la dynastie Han, cette pratique rituelle des témoins gênants sera systématiquement remplacée par des substituts en terre cuite ou en bois.
La tombe de l'empereur Qin Shi Huangdi n'a toujours pas été ouverte, et pour de bonnes raisons. Selon l'historien Sima Qian (148-90 avant notre ère), l'intérieur de la tombe contiendrait un trésor inextimable, mais aussi de nombreux pièges.
Dans les Mémoires historiques, l'historien Sima Qian précise que la tombe renfermerait une reproduction de son empire avec des rivières de mercure coulant éternellement, un plafond constellé de perles pour symboliser la voûte céleste, une multitude d'ustensiles et joyaux rares, un système de sécurité confectionné d'arbalètes et de flèches automatiques, ses nombreuses femmes mises à mort pour accompagner leur empereur de mari.
De récentes analyses ont révélé des concentrations exceptionnellement importantes de mercure, autour du tumulus de l'empereur, ce qui tend à confirmer le récit de l'historien Sima Qian.
Plusieurs courants de pensée militent en faveur, d'une origine plus ancienne de l'armée en terre cuite pour les uns (l'architecte chinois Chen Jingyuan, auteur de The Truth of Terracotta Warriors), d'un simulacre de faux pour les autres (l'écrivain Guy Debord, le correspondant de presse à Pékin Jean Leclerc du Sablon, le sinologue suisse Térence Billeter et le sinologue Jean Levi).
10ième officier de haut rang sur 2 000 soldats
Fameux pour son armée de terres cuites grandeur nature, le mausolée de l'empereur Qin Shi Huang, fondateur de la dynastie Qin (221-207 avant notre ère), vient de livrer en 2025 une rare statue d'un officier de haut rang, reconnaissable à son casque et à son armure richement décorée et ornée de rubans.Sur les quelque 2 000 soldats exhumés à ce jour du tombeau, il n'est que le 10e haut gradé à sortir de terre. Selon les experts, sa position, à proximité de deux chars, trois chevaux et deux autres personnages, semble indiquer qu'il assurait la commandement de cette unité.