Lois de constance selon René Quinton
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Trois minutes pour comprendre / Three minutes of learning
philippelopes@free.fr
Loi de constance thermique
A 29 ans, alors en séjour dans la propriété familiale de Bourgagne, René Quinton (1867-1925) voit apporter une vipère engourdie par le froid et privée de toute réaction. Mais, dans la chaleur du logis, l'animal retrouve bientôt sa dangereuse vigueur.

La vue de ce serpent qu'un simple changement thermique fait passer de l'apathie à la vivacité va plonger René Quinton dans un abîme de réflexions sur la température idéale des divers organismes vivants.

Le caractère curatif de la fièvre n'est autre chose que la manifestation du pouvoir calorifique de l'organisme qui s'efforce d'élever la température du corps au plus près possible du fameux 44 degrés Celsius des origines biologiques, afin que les cellules puissent déployer le maximum d'activité contre l'infection.

Magnifique défense de l'organisme, l'élévation thermique interne peut pratiquement "tout guérir", à la seule condition qu'elle ne franchisse pas le cap fatidique des 44 degrés Celsius. C'est pourquoi il convient de surveiller la fièvre sans la faire tomber et, dans le cas de l'hyperthermie provoquée, ne pas prolonger le bain outre mesure et surveiller attentivement durant celui-ci le cœur du malade, afin d'éviter tout risque d'accident cardiaque. Faut-il rappeler que le sauna, pratiqué par les Finlandais depuis plus de mille ans, et dont les vertus détoxicantes et revigorantes sont bien connues, n'est autre chose qu'une hyperthermie provoquée ?

René Quinton cite l'expérience de Joylet: un lapin dont la température normale est de 39 degrés Celsius, succombe rapidement à l'inoculation du charbon, mais il y résiste parfaitement si, placé dans une étuve, on élève artificiellement sa température à 42 ou 43 degrés Celsius.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, un scientifique allemand d'ascendance française, le professeur Henri Lampert, se guérit lui-même de la typhoïde en appliquant l'hyperthermie, après quoi il parvient à enrayer une épidémie de typhoïde qui s'était déclarée dans les troupes allemandes du front russe en faisant prendre aux soldats des bains prolongés à 43 degrés Celsius.

Henri Lampert conduisit des expériences en association avec le professeur Goetze et les deux scientifiques allemands prouveront que l'élévation thermique est efficace contre le cancer. Ils décriront ainsi les résultats obtenus: "Lorsque la température du corps est portée artificiellement à 39 degrés Celsius, la cellule maligne commence à dépérir, et à 42 degrés Celsius elle périt; par contre, la cellule saine supporte aisément une température interne de 43 degrés Celsius et n'est en danger qu'aux environs de 45 degrés Celsius."
Loi de constance marine
En 1905, alors que la mortalité infantile était énorme et que sévissait une épidémie de choléra, le nombre d'injections de "plasma de Quinton" (eau de mer isotonique) pratiquées sur des nourrissons en danger atteignait 100 000 par an à Paris et 150 000 à Lyon.

"La vie animale, apparue à l'état de cellule dans les mers, tend à maintenir, pour un haut fonctionnement cellulaire, à travers la série zoologique, les cellules constitutives des organismes dans le milieu marin des origines."

La simple eau de mer est substituable sans dommage à la partie essentielle de notre liquide interne: le sang. Voici retranscrit in extenso par les soins d'André Mahé le compte rendu détaillé de l'expérience à laquelleRené Quinton se livre sur un chien:

"Quatre jours après ue injection en 11 minutes de 532 cc (centimètres cubes) d'eau de mer à 23 degrés Celsius à un chien de 10 kg soigné à blanc (sans précaution d'aseptie, de 425 grammes par l'artère fémorale, en quatre minutes) survit."

Le "plasma de Quinton" (ou eau de mer isotonique comportant deux parties d'eau de mer recueillie au grand large pour cinq parties d'eau de source filtrée) permettrait de remplacer la plupart des transfusions sanguines, ce qui nous aurait évité le scandale du sang contaminé.

René Quinton effectuera d'autres expériences confirmatoires, dont une absolument cruciale, portant sur tout un éventail d'échantillons de sang d'animaux divers (grenouille, lézard, lapin, chien, poule) et d'homme, afin d'observer si les globules blancs survivent lorsque le sang qui les contient est dilué dans l'eau de mer.
Loi de constance osmotique
Le directeur du Muséum national d'histoire naturelle Edmond Perrier, met à la disposition de René Quinton des laboratoires à St-Vaast-la-Hougue. Les deux chercheurs constatent ensemble que le sang de l'écrevisse présente à l'analyse une composition identique à celle de l'eau de mer, et non de l'eau douce dans laquelle elle vit.

En émigrant de la mer vers les fleuves, le crustacé s'esr fermé à son nouveau milieu ambiant pour conserver un milieu intérieur marin.

"La vie animale, apparue à l'état de cellule dans des mers d'une concentration saline ddéterminée, a tendu à maintenir, pour son haut fonctionnement cellulaire, à travers la série zoologique, cette concentration des origines."
REFERENCES
Savants maudits, chercheurs exclus (Tome 1) Pierre Lance Editions Guy Trédaniel 2003