Hétepet, la femme du mastaba (Egypte) Accueil Arborescence Page précédente

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Femme influente

Le 03 février 2018, le ministre des Antiquités, Khaled El-Enany, officialisait la trouvaille du mastaba d'Hétepet par l'équipe de Mostafa Wasir. Le monument, découvert par Karl Kaufmann dès 1909, était principalement connu grâce aux blocs conservés en Allemagne. Sa datation serait attribuée à la Ve dynastie (2500-2300 avant J.-C.) et il fut réalisé au bénéfice de la défunte: en effet, Hétepet disposait d'une position privilégiée dans la société pharaonique à l'Ancien Empire. Cette femme officiait comme prêtresse au sein du clergé de la déesse Hathor. Mais à côté de ses fonctions liturgiques (cultuelles), c'est peut-être son rôle dans la mise en œuvre de la politique d'aménagement à l'échelle d'une territoire qui expliquerait sa réussite.

Dressage de babouins

La figuration d'un animal _le babouin_, mis en scène à plusieurs reprises dans le décor peint sur des murs de la chapelle, retient l'attention. Un premier tableau montre un singe qui s'ingénue (met tout en œuvre) à danser au milieu d'un concert. Il n'est pas exclu que le sens de la scène (ses facéties, ses actes burlesques) renvoie aux croyances en la renaissance du défunt, associé à la navigation céleste du dieu solaire. Le second tableau est plus intéressant encore puisqu'il montrerait la plus ancienne scène de cueillette par un singe connu à se jour dans l'art égyptien. Au sol, une guenon, avec son petit agrippé dans le dos, croque un fruit. Difficile à se procurer, ces singes sont des animaux de compagnie importés depuis la Nubie. Leur possession est un signe de richesse marquant l'appartenance d'Hétepet aux cercles proches du pouvoir. Comme l'a fait remarquer l'égyptologue Patrick Houlihan, le dressage de singes par l'homme à des fins de cueillette n'est pas avéré dans l'Egypte antique. Or, la présence d'un panier suspendu au bras de la guenon mérite d'être notée. Signalons, en guise de conclusion, que l'étymologie du mot "Baba" trouverait son origine, selon le linguiste et égyptologue Pascal Vernus, dans le théonyme égyptien. "Baba", associé à la représentation de ce primate spectaculaire !

REFERENCES Archéologia avril 2018 n°564