Le Dogue Noir de l'Enfer
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Dans les premières années de ses recherches, en 1979 exactement, alors qu'il participe au Dragon Project, une enquête scientifique sur les énergies naturelles dans les anciens sites mégalithiques et néolithiques, en particulier dans le Rollright Circle en Oxfordshire, Oldfield fait une rencontre "psychique" inoubliable. Sa mission est alors d'observer un solstice d'hiver avec son matériel de mesure, ses collaborateurs et lui-même espérant qu'au lever du Soleil, lorsque les premiers rayons toucheraient les pierres, il se produise des anomalies électriques.
 
Plein d'enthousisame et d'inexpérience, Harry arrive sur les lieux vers les deux heures du matin, plusieurs heures donc avant le lever du Soleil. Seul sur place, il décide d'installer son matériel au centre du cercle de pierres. Il s'approche de l'une des plus grandes pierres du côté Est, l'herbe gelée craquant sous ses pas. Eqt tandis qu'il fixe ses électrodes dans les crevasses de la pierre levée, il a soudain le sentiment d'être observé. Du coin de l'œil, il aperçoit quelque chose, et braque sa torche électrique sur une grande forme sombre qui s'approche rapidement de lui. Un chien ! Un molosse de la taille d'un grand danois, mais beaucoup plus musclé. L'animal est tout noir, sauf ses yeux qui réfléchissent la lumière de la torche.
Harry, qui aime les animaux, ôte son gant et accueille le chien d'une caresse sur la tête. Mais au moment où ses doigts touchent la fourrure, au lieu de sentir la chaleur de la peau, il lui semble que sa main est plongée dans une glacière ! C'est tellement froid qu'il craint d'y laisser ses doigts collés. S'adressant au chien d'un ton amical, il dit: "Qu'est-ce que tu fais ici par cette nuit glaciale, mon bonhomme ? Tu devrais être devant un feu bie chaud." A ce moment-là, il pense encore que c'est un chien de ferme qui s'offre une balade nocturne ... Il reprend donc l'installation de son matériel de détection. En essayant de coincer une électrode dans la crevasse, il provoque un crissement audible. Immédiatement et silencieusement, l'animal réapparaît, les crocs blancs dégagés juste devant le visage d'Harry, qui, bien que surpris conserve son sang froid et articule: "Ne t'inquiète pas, gamin, je ne fais aucun mal à la pierre; j'essaie seulement d'en apprendre quelque chose." Harry racontera plus tard ne pas savoir ce qui lui avait inspiré ces paroles qui lui avaient probablement sauver la vie !
En se retournant vers la pierre, puis vers l'endroit où s'était tenu le chien l'instant d'avant, il se fait la remarque suivante: "Bon sang, mais il est bien silencieux pour une si grosse bête!" Il examine l'herbe: ses propres empreintes sont bien marquées dans le gazon gelé, mais sur le passage du dogue, pas le moindre brin d'herbe écrasé ! Il réalise alors que lorsque le rayon de sa torche est passé entre la créature et lui, la condensation de sa propre haleine était bien visible, mais pas celle du chien ...
 
Cette fois, Harry opère prestement une retraite tactique vers son véhicule, une Austin Maxi, il remonte les vitres et verrouille les portes. Il écoute la radio et boit le café chaud de son thermos tout en essayant de se convaincre que son imagination l'a égaré. Deux heures plus tard, ses collègues le rejoignent. Il assiste à un magnifique lever de soleil et au moment où les rayons frappent le cromlech, il relève les traces de quelques anomalies électriques et sonores intéressantes. Félicité par le directeur de projet pour avoir été le premier sur les lieux ce jour-là, Harry répond: "J'étais peut-être le premier, mais pas le seul, un molosse noir m'a tenu compagnie." A l'expression du visage de son patron, Harry comprend qu'il est le dernier à avoir rencontré l'esprit gardien des sites circulaires sacrés locaux, connu sous le nom de Black Shep ou Black Hound of Hell [le Dogue Noir de l'Enfer]. Par la suite, Harry passe pour le seul homme à avoir touché le Hound of Hell et à avoir pu raconter son histoire ! ...
 
Dans les années 1920-1930, un drame a été attribué à Black Shep. Un certain soir, un poivrot du village fut surpris en train de se soulager contre une des pierres du site. Ses compagnons lui crièrent que Black Shep allait attaquer, mais il ignora leur avertissement. On le retrouva le lendemain matin gisant au milieu du cromlech, couvert de blessures et la gorge arrachée. Les élus locaux réglèrent la question en incriminant un animal échappé d'un zoo, car aucune bête sauvage indigène, ours ou loup, capable d'infliger de telles blessures, n'existait encore dans la campagne anglaise !