Biologie cognitive
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Trois minutes pour comprendre / Three minutes of learning
philippelopes@free.fr
INTELLIGENCE SELON DARWIN
Pour le fondateur de la théorie de l'évolution, être intelligent, c'est avant tour "agir intelligemment, sans présupposer les moyens par lesquels cette action est réalisée". Selon la définition de la zoologiste américaine Sara Shettleworth, "la cognition a trait aux mécanismes selon lesquels les animaux acquièrent, traitent, stockent et agissent sur l'information liée à leur environnement. Cela inclut la perception, l'apprentissage, la mémoire et la prise de décision".

DE LA NEUROSCIENCE EN QUELQUE SORTE
Trois fonctions cognitives fondamentales de la cognition végétale se mettent en place: la mémoire, qui permet au plantes d'enregistrer toutes sortes d'informations; l'apprentissage, pour tirer le meilleur parti de ces informations; et la prise de décision, qui permet de faire les bons choix.

"Les neurosiences ont tardé à suivre le principe de Darwin, selon lequel les mêmes fonctions biologiques peuvent emprunter des formes différentes", souligne Pamela Lyon, pionnière australienne de la biologie cognitive.

UN P'TIT BEMOL
Dans l'inconscient collectif, employer de jolies phrases ("les plantes pensent ... douées de mémoire ... capables de prendre des décisions ... savent faire preuve de sociabilité ...)" c'est mettre la lectrice et le lecteur à l'aise, et dans sa poche !

Cet anthropomorphisme (volonté humaine de vouloir voir dans les objets naturels, les animaux et les végétaux des attitudes humaines) qui s'est installé, conduit les humains à trop de subjectivité, et pas assez d'objectivité.

La seule et réelle avancée dans le domaine végétal, concerne la capacité des plantes d'émettre via leurs feuilles (et certainement également via le réseau des racines) et des les airs, des composés volatils pour avertir leurs voisines d'un danger ou attirer des insectes gardes du corps.

De nombreux biologistes moléculaires s'accordent à dire que les ions calciums joueraient un rôle important, de même importance que dans les neurones. "Au moindre signal perçu, des vagues d'ions calcium envahissent le cytoplasme. L'amplitude et la fréquence de ces vagues renseignent sur la nature du signal et sur son intensité", explique le botaniste Michel Thellier, membre de l'Académie des sciences, qiui a fait de ces messagers la clé de voûte de son modèle sur le stockage et le rappel de la mémoire des cellules végétales.

"Les signaux électriques (autour des vaisseaux du xylème et du phloème qui vont des racines aux feuilles) peuvent se déplacer dans le phloème à des vitesses allant de 0,5 à 40 cm par seconde", admire Anthony Trewavas.

En résumé, il existe, à ce jour, trois grands systèmes de réseaux qui ne demandent qu'à être élucidés:
_le réseau neuronal des animaux, humains y compris;
_le réseau de comunication des colonies d'insectes (termites, abeilles);
_le réseau cellulaire des plantes (hydraulique, électrique et chimique).

Il existerait bien un quatrième réseau, celui de la biosphère (biocénose + biotope), mais ça, ce n'est pas pour demain ...

REFERENCES
Science &Vie décembre 2017 n&deeg;1203