Béringie ou le détroit de Béring [Alaska (Etats-Unis) & Sibérie (Russie)]
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Béringie, il y a 24 000 ans |
Des chercheurs canadiens de la Simon Fraser University de Colombie-Britannique ont étudié
des fossiles de plantes sur trois sites fossilifères du territoire du Yukon. Leurs travaux ont
révélé que, il y a 24 000 ans, la région était une steppe où abondaient
les plantes herbacées, ce qui étonne, étant donné qu'à ce moment, tout
l'hémisphère nord traversait une période glaciaire. On se serait plutôt attendu
à un environnement de type toundra arctique, alors que les végétaux fossiles indiquent
un climat subarctique, comparable aux actuelles plaines du nord manitobain.
À ce moment, toute la glace accumulée sur les continents "emprisonnait" une quantité abondante d'eau sur la terre ferme. Le niveau des mers s'en trouvant abaissé par rapport à aujourd'hui, le fond marin du détroit de Béring était émergé et constituait un large passage entre l'Alaska et la Sibérie. Ce territoire, baptisé Béringie par les géologues d'aujourd'hui, aurait permis le passage de nombreux animaux, de même que de chasseurs humains venant d'Asie qui suivaient les troupeaux sans se rendre compte qu'ils mettaient le pied sur un nouveau continent. De ces chasseurs descendraient toutes les nations amérindiennes des Amériques. Grant Zazula, de l'université Simon Fraser à Burnaby (Colombie-Britannique, Canada), et ses collègues, (Nature juin 2003), expliquent que jusqu'à aujourd'hui, on ignorait quelles étaient les conditions climatiques qui régnaient sur la Béringie. Cette découverte permet d'affirmer que la région était à l'époque suffisamment généreuse pour permettre à des troupeaux de gros mammifères de survivre: mammouths, chevaux, bisons, cervidés ... Si une végétation de toundra avait dominé, elle n'aurait pu permettre la survie que de petits animaux. |
Paysage pré-diluvien |
Les cartes suivantes _respectivement l'Eurasie 20 000 ans av. J.-C. selon Bührenhult, et celle de l'Eurasie du
Nord 18 000 ans av. J.-C. d'après les travaux de l'Hollandais Hermann Wirth ("La Montée
de l'espèce humaine", Diderich Iéna 1928) et ceux de Jean Deruelle
("De la préhistoire à l'Atlantide des mégalithes,
Les leçons du radiocarbone", Ed. France-Empire, l990)_ montrent le paysage de l'Eurasie
après le Déluge, il y a 20 000ans.
![]() ![]() Lors de la dernière période de glaciation, à deux reprises, le niveau des eaux de la mer et du détroit de Béring a baissé suite au gel des eaux dans les masses continentales, une première fois il y a 50.000 à 40.000 ans et une deuxième entre 25 000 et 14 000 ans avant nos jours. |
Gisements gravitiens |
Eruption volcanique
Pour des raisons inconnues _ peut-être ce nuage de cendres volcaniques produit par les incessante éruptions du Tertiaire _ les rayons du soleil frappait plus faiblement la Terre au niveau du sol depuis des millénaires et il y régnait un froid terrifiant dautant que les théories modernes montrent quil a suffit dune baisse moyenne de 3 à 4° pour que les glaciers sétendent et saccumulent sur la banquise. Bien des terres furent alors transformées en déserts gelés et, de ce fait, le niveau des mers descendit de 130 mètres par rapport à celui de nos jours ! Cependant que le nord du Yukon et certaines îles arctiques étaient libres de glace durant la dernière période glaciaire (cf. National Atlas of Canada) ! La banquise terrestre était devenue si énorme quelle couvrait la moitié de lAmérique du Nord, les Grands Lacs gelés du Canada, le Groenland, lIslande, la Scandinavie, les Féroé, lÉcosse, la moitié de la Grande-Bretagne, traversant lIrlande et lAngleterre, puis elle traversait le Danemark, sétablissait sur la Baltique et même sur la Prusse (trait épais), la Pologne et ne rejoignait les côtes de Sibérie maritime quen leur milieu, la partie orientale étant libre et de climat bien plus tempéré en cette époque. ce qui faisait le bonheur des derniers Mammouths qui gambadaient dans les odorantes fleurettes. Dernier maximum glaciaire Les spécialistes des paléoclimats situent le dernier maximum glaciaire entre 25000 et 17000 ans. C'est donc à cette époque que s'est constituée la fameuse terrasse sous-marine de 110 mètres, profondeur maximale (pour le Quaternaire). Ce niveau 110 mètres a été retrouvé dans le monde entier (à quelques mètres près selon les régions). L'océan s'y est maintenu pendant plusieurs milliers d'années, comme le montre l'étude minutieuse du talus continental. C'est la grande époque du Pléniglaciaire, contemporain du Paléolithique supérieur, avec ses civilisations bien connues : le Moustérien, d'abord, puis l'Aurignacien, le Gravettien et le Solutréen. ![]() |
Béringie, il y a 16 000 ans |
Le géologue Jeff Bond et ses collègues de la Commission géologique du Yukon ont réussi
à réaliser une carte de la béringie comprenant les lacs, les rivières et les bassins
versants, tel qu'elle était il y a 18 000 ans.
C'est sur cette bande de terre que les humain d'Asie sont parvenus en Amérique du Nord, durant la dernière ère glaciaire. Au cours de ces trois millions d'années, plusieurs ponts ont vu le jour, faisant baisser le niveau de la mer jusqu'à 150 mètres. De nombreux animaux préhistorique, comme le mammouth, le rhinocéros laineux et le bison des steppes ont emprunté ce couloir terrestre. Le lion de Béringie, le bœuf musqué, le caribou et le cheval du Yukon ont dû également faire partie de la vague migratoire. ![]() |
REFERENCES
Cybersciences juin 2003 ![]() Radio-Canada 14 février 2019 ![]() |