Anomalie de la pyramide de Khéops (Plateau de Gizeh, Le Caire, Egypte)
Big Void
Cavité de 30m de long (1986 à 1999)
G. Dormion parla d'une supposée et probable cavité dans un de ses livres publié en 1986. Il avait à l'époque découvert un couloir parallèle au sein de la fameuse pyramide de Meïdoum.En 1987, une expédition japonaise

Howard Middleton Jones et son défunt équipier décédé avaient détecté cette cavité au-dessus de la Grande Galerie en 1999 et l'auraient mentionné à l'archéologue égyptien Zahi Hawass "tout en lui expliquant la façon d'y accéder", au moyen d'une fibre optique depuis la Chambre de la Reine.
Il fut déposé à cette époque une autorisation, refusée du reste par Zahi Hawass (alors dirigeant du comité scientifique, et choisi depuis par le Ministère des Antiquités égyptiennes pour suivre le projet ScanPyramids).
De bien nombreux vides auraient dans le passé été détectés dans les pyramides.
Dans son enseignement à l'école du Louvre, Desroches-Noblecourt parlait d'une théorie, celle de l'existence de cette cavité.
Ce même Zahi Hawass déclarait en 2017 cette cavité comme un "simple éboulement", ou une "zone de gruyère" faite de petit blocs mal jointés.
C'est toujours ce Zahi Hawass qui refusa en 1999 d'investiguer (enquêter, rechercher) sur la présence de cette cavité au-dessus de la Grande Galerie.
Pris certainement d'amnésie, ce fameux Zahi Hawass s'enthousiasme quelques années plus tard devant les médias : "Je pense que c'est une découverte très importante, car du côté nord de ce couloir, il n'y a pas de calcaire, elle est vide. Je pense vraiment qu'il y a quelque chose d'important sous le couloir, ça pourrait être la vraie chambre funéraire de Khéops."
Cavité de 30m de long (02 novembre 2017)
Depuis fin 2015, la mission qui réunit des scientifiques égyptiens



"C'est la plus grande découverte réalisée dans Khéops depuis le Moyen Age !", s'exclame Mehdi Tayoubi, co-directeur du projet ScanPyramids à l'origine de la découverte.
"Nous faisons cela pour comprendre la structure interne, et comment la pyramide a été construite. Nous fournissons ensuite les données aux égyptologues et aux archéologues. Notre objectif est désormais de positionner de nouveaux capteurs, et d'accumuler un maximum de données depuis d'autres points de vue, notamment les chambres de décharge qui se trouvent au-dessus de la chambre du Roi, ceci afin de mieux préciser la position et l'inclinaison de ce vide."
Professeur Hany Helal, Université du Caire, co-directeur du projet.
"Le 'grand vide' est totalement clos, rien n'a été touché depuis la construction de la pyramide. C'est une découverte très enthousiasmante", note Kunihiro Morishima de l'Université de Nagoya au Japon


Le 02 novembre 2017, les scientifiques Sébastien Procureur (CEA, Commissariat ` l'Energie Atomique) & Philippe Bourseiller (Institute HIP, Héritage Innovation Préservation) publiait dans la revue Nature les images prise à l'aide du détecteur de muons, pour scruter les entrailles de la pyramide de Khéops.
Pour les égyptologues Guillemette Andreu-Lanoé & Peter Der Manuelian, rien ne laissait présager que la pyramide de Khéops pouvait encore cacher bien des mystères.

"On sait d'ores-et-déjà que la cavité se situe dans le même plan que toutes les structures connues de Kheops. Préciser sa forme et son inclinaison est désormais l'objectif de la mission", explique Sébastien Procureur, responsable scientifique à l'Irfu/CEA.
Si elle est parallèle à la grande galerie, et donc inclinée, elle pourrait avoir la même fonction. Le problème c'est que cette fonction reste largement discutée. La grande galerie, incroyable structure aux allures de cathédrale, avec sa hauteur de 8,60 mètres et ses voûtes à encorbellement, est un dispositif unique. Aucune autre pyramide que Kheops n'en possède.

Selon l'architecte Jean-Pierre Houdin, la grande galerie aurait permis de mettre en œuvre un système de contrepoids afin de monter les énormes blocs de granite de la chambre du Roi.
Si, par contre, la nouvelle cavité se révélait horizontale, il pourrait s'agir d'une enfilade de couloirs et/ou de pièces.
L'égyptologue Zahi Hawass affirmait en 2017 à plusieurs reprises qu'il pensait la dépouille du roi encore cachée dans le colossal tombeau.
Grande cavité & petit couloir (23 janvier 2018)
Trois techniques de détection de muons différentes via trois instituts distincts (l'Université de Nagoya, le laboratoire de recherche sur les particules japonais KEK et le CEA français) ont permis de découvrir et confirmer l'existence d'une immense cavité, ainsi qu'un autre beaucoup plus petite.La pyramide de Khéops cachait encore bien des secrets : l'existence d'une double cavité, l'une sur son arête nord-est, longue de 30 m et aussi volumineuse qu'un Airbus A320, l'autre plus petite, derrière la façade nord.

C'est dans l'espoir de trouver le tombeau hypothétique du grand pharaon bâtisseur Kheops, que l'équipe du projet Scan Pyramids ont scanné durant deux années — à distance d'abord par le biais de caméras infrarouges pour mesurer les écarts de température entre le vide et le plein, puis en bombardant l'édifice de particules, les muons — que ces scientifiques sont tombés sur ce "big void" (grand vide).
L'égyptologue Amandine Marshall s'enthousiasme de ces nouvelles trouvailles.

Comment ses bâtisseurs ont-ils réussi à assembler aussi impeccablement les 2,3 millions de blocs de pierre — dont certaines pèsent plus de 60 tonnes — qui composent le colossal monument ? Ont-ils créé pour l'occasion des carrières à l'intérieur de la pyramide ?

La cavité découverte pourrait en être une. A moins que celle-ci, située à 105 m du sol, corresponde à une chambre funéraire ?

Certains égyptologues n'excluent pas que la chambre connue sous le nom de chambre du roi, et qu'on visite, ne fut qu'un leurre pour dissuader les pillards.
"Si c'est cela, l'exploit technique serait proprement prodigieux, car la chambre actuelle est déjà très haut placée", souligne Pierre Tallet de l'université Paris-Sorbonne. Seule une exploration (peut-être à l'aide de petits robots) pourrait lever ce nouveau mystère autour de la dernière des Sept Merveilles de l'Antiquité à être encore debout.
Couloir caché (24 janvier 2023)
Dès le lancement officiel du projet ScanPyramids le 25 octobre 2015, une collaboration entre les universités françaises




Le CNRS & l'Inra rejoindront Mehdi Tayoubi (co-directeur du projet ScanPyramids), dès 2016, afin de réfléchir à un nouveau type de robot qui pourrait passer par de tout petits trous.
"Il est tràs difficile d'imaginer ce que peut être cette cavité. Elle va à l'encontre de tout ce que j'ai appris sur la construction des pyramides. L'idée qu'il puisse exister des vides, dans ces édifices, notamment pour des raisons de répartition des charges, est admise. Mais une cavité d'une telle taille ! On est dans l'inédit, l'inconnu. Ce qui me paraît essentiel, c'est la fiabilité de cette découverte."
L'archéologue Guillemette Andreu-Lanoé, ancienne directrice du département des Antiquités égyptiennes du Louvre à Paris

"La taille de cette cavité est sans aucun doute ce qui m'impressionne le plus dans cette découverte. Par contre, nous n'en savons pas suffisamment sur sa forme et sa position exactes pour l'instant, et il est difficile de se prononcer sur sa signification dans le cadre de l'architecture des pyramides."
Peter Der Manuelian, professeur d'égyptologie à l'université d'Harvard (Massachusetts

Officieusement, il existerait une vidéo de 2019 (HIP Institute), montrant l'exploration du couloir secret (NFC ou North Face Corridor) à l'aide d'une caméra endoscopique de 5 millimètres de diamètre.

Officiellement, une photographie prise le 24 janvier 2023 et diffusée le 02 mars 2023 par le ministère égyptien des Antiquités d'un passage caché long de 9 mètres sur 2 mètres de large, trouvé derrière l'entrée de la Grande Pyramide du Caire.

Présent sur le site de Gizeh, le ministre du tourisme Ahmed Issa a déclaré aux journalistes que le "couloir à pignon", avec un plafond triangulaire, "a été découvert sur la face nord de la Grande Pyramide du roi Khéops".

En combinant les résultats de la muographie, d'un radar à pénétration de sol & de tests par ultrasons, l'équipe de ScanPyramids s'est rendu compte que le NFC (pour "North Face Corridor", le couloir inconnu) pouvait être atteint avec un endoscope (caméra endoscopique) d'un diamètre de 5mm.

Cela a révélé les toutes premières images de ce qui s'est avéré être non seulement un vide ou une cavité, mais une structure architecturale imprévue.

C'est la première fois en plus de 4 500 ans que l'on peut voir l'intérieur de cette pièce oubliée depuis longtemps de la pyramide de Khéops.

Dans les années 1960 (le projet "Giza" en 1968 & le projet "Join Pyramid Project" de 1967-1968), le prix Nobel de physique Luis Walter Alvarez déclarait qu'il serait possible d'utiliser les rayons cosmiques, comme des sortes de rayons X permettant de "radiographier" les pyramides.
Luiz Walter Alvarez & son fils avaient été à l'origine de l'hypothèse de l'astéroïde tueur de dinosaures.
Le physicien Luis Walter Alvarez voulait utiliser, au lieu des photons des rayons X, des particules de matière que l'on appelle des muons (particule él&ea&cute;mentaire du modèle standard), des sortes de cousins lourds de l'électron (200 fois plus lourd que l'électron) qui sont très instables (dur&ecute;e de vie de 2 microsecondes) et qui sont naturellement produits par la désintégration d'autres particules, les pions de Yukawa.
Pions, dans le cas présent, produits par les collisions des rayons cosmiques avec les noyaux des atomes de la haute atmosphère au-dessus des pyramides. Le muon est plus pénétrant que l'électron. Il peut traverser des dizaines, voire des centaines de mètres de roche avant d'être absorbé ou désintégré. En regardant dans une direction donnée à travers un objet (dispositif de plaques à émulsion déployées dans la chambre de la Reine, sous deux angles différents, exposées durant plusieurs campagnes successives, cela pendant 49 à 74 jours) et en comptant le nombre de muons qui arrivent dans cette direction (flux à la surface de la Terre estimé à 10 000 particules par mètre carré et par minute), les chercheurs sont capables de déterminer la densité ou l'épaisseur de l'objet en deux dimensions. C'est ce qu'on appelle la muographie.

